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Travailleur autonome: Travailler comme si c’était la dernière fois

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Je suis confrontée à l’incertitude. Mon emploi est une incertitude. Ma paie est une incertitude. Mon avenir est incertain. Pourquoi? Parce que j’ai décidé d’être travailleuse autonome. Bien que je m’y plaise beaucoup, une petite parcelle de moi me rapelle toujours que je peux ne plus rien avoir du jour au lendemain. Je ne peux me concentrer uniquement sur le moment présent, car on doit toujours penser aux «aux cas où». À mon âge, c’est un peu difficile de gérer une vie de la sorte. À mon âge, plusieurs habitent chez leurs parents, travaillent à temps partiel, vont à l’école et sortent avec leurs amis. C’est un tout autre chemin que j’ai choisi. Notez l’importance du verbe choisir, jamais je ne vous dirai que ce parcours n’est pas un choix. Je l’assume, je l’aime et je le veux.
Ma vie est toujours bookée 2 mois d’avance, 2 mois assurée à ma survie financière et professionnelle. Je sais que pendant les 2 prochains mois, je pourrai continuer de vivre et de travailler avec passion. Je pourrais très bien me dire «tant mieux, 2 mois de plus» et ne pas penser plus loin, mais l’incertitude m’interpelle aussi en me disant «mais dans 3 mois, y seras-tu toujours?»… «Quand tu voudras un bébé, te laisseront-ils tomber?» … «As-tu assez de sous de côté?». C’est le gros côté négatif au fait d’être autonome comme on le dit si bien. Oui, je fais mon horaire. Oui, j’ai le privilège de choisir mes clients et contrats. Oui, j’ai les vacances que je veux. Mais seriez-vous prêt à n’avoir aucune assurance que vous travaillerez dans 6 mois? Et ce, en permanence? Vivre comme si on allait mourir demain, c’est un peu ça travailleur autonome. De l’autre côté de la médaille, je sais que cette pensée m’aide à me renouveler, créer des promotions, faire des partenariats, des activités… Sans cette peur, pourrais-je aller si loin?

Heureusement, mes clients me permettent d’y croire. Lorsqu’ils me disent qu’ils reviendront, qu’ils parlent de moi, qu’ils sont satisfaits… Ça me fait chaud au coeur et augmente l’espoir quant à ma vie future. Collaborer avec des personnes aussi gentilles, généreuses et agréables, ça c’est mon plaisir à moi d’être autonome. Je sais que j’ai de la chance d’avoir un métier dans lequel on me félicite, m’encourage, tout en suivant mon travail. Et vous ne savez même pas à quel point ça me rend heureuse de vous lire et de vous entendre. Lorsque vous hésitez à parler de moi ou à me nommer lorsque quelqu’un se cherche une photographe, vous saurez maintenant qu’en parlant de moi, vous m’aider à continuer. Après tout, c’est vous qui me garantissez 2 mois de survie en permanence!photographe, indépendant, autonome, travailleur autonome, devenir autonome, peur, sarah tailleur, photographe

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