À l’aube de mon congé de maternité, je règle les derniers éléments de mon court arrêt de 3 mois. Je termine mes contrats, ferme ma comptabilité, mets tout en branle pour me consacrer à 100% dans mon rôle de maman qui s’en vient rapidement. Avec la grossesse, j’ai du vivre avec un lot de refus de contrats, des clients à référer, des clients à refuser. Ça faisait partie des obligations de ma grossesse et j’étais rendue à un point dans ma vie où j’étais prête à le faire. Je ne voulais pas travailler la veille de mon accouchement, ni le lendemain et si mon conjoint et moi avons pris la décision d’avoir un enfant c’était pour lui consacrer du temps, de l’amour et une belle vie. Un premier bébé c’est l’inconnu, on se sait pas ce qui s’en vient. Gérer le stress d’une business et d’un nouveau-né, c’est parfois assez pour me déboussoler. Mais ça, heureusement vous le comprenez très bien. J’ai reçu des conseils, de l’aide, des cadeaux. Là où j’ai pu voir de la déception de votre part, c’est que plusieurs clients auraient aimés avoir des photos pour Noël, pour bébé qui naît presqu’en même temps que le mien, pour finalement avoir des souvenirs pendant ce fameux 3 mois. Et je ne vous en veux pas, c’est normal. Je ne m’accorde pas le monopole de la photographie et je sais que pour quelqu’un qui accouche en même temps que moi, c’est important d’avoir des souvenirs. D’ailleurs, j’ai été la première à engager une photographe pour mes propres photographies. Ça me fait donc plaisir de vous référer quelqu’un pour ce court laps de temps. Toutefois, il faut comprendre que lorsque je vous réfère une autre photographe, elle n’est pas moi et ce, même si vous lui demandez de l’être. Elle a son style, son entreprise, son fonctionnement…
La photographe que je vous réfère pour la durée de mon congé de maternité est Mélanie Lachance de Créations Fée Orange. Elle est située en Beauce et se spécialise en lumière naturelle. Elle se déplace à Québec pour des séances ici et reçoit aussi des gens dans son coin de pays. Lorsqu’un client me demande si je peux lui référer une photographe, je ne la réfère pas parce qu’elle est comme moi, je la réfère plutôt parce que je sais qu’elle est compétente, professionnelle, qu’elle vous offrira de beaux clichés et qu’elle pourra se déplacer à Québec. Le problème que l’on ressent elle et moi, c’est que ces références se transforment souvent en «fais-moi du Sarah Tailleur svp, car elle n’était pas disponible». Malheureusement (et heureusement pour moi), la réalité de la photographie c’est que chaque photographe a son style, sa manière de traiter la lumière, de retoucher, sa façon de placer les gens, son horaire, sa personnalité. De la même façon que si un client me disait «fais-moi du Fée Orange» et bien, je n’en serais pas capable et je ne serais pas à l’aise de le faire. C’est donc désagréable pour elle de se faire montrer mon portfolio à copier et probablement autant pour vous qui risquez d’être déçus si vous pensez repartir avec les mêmes photos que si vous étiez venus ici. Je ne dis pas que je suis meilleure ou moins bonne qu’elle, on est simplement très différentes.
Pour un client, ça peut être assez abstrait de s’imaginer que chaque photographe traite son travail différemment. La photographie ça ressemble un peu à la cuisine. Par exemple, donnez les mêmes ingrédients à deux chefs cuisiniers, ils risquent de vous faire 2 plats complètement différents. Ces plats seront inspirés de leur parcours, leur formation, leur origine, leur personnalité etc… Si je parle justement de Mélanie et moi en tant que photographes, simplement en réalisant une séance avec elle, j’y ai vue un grand nombre de différences. Par exemple, notre passion pour la lumière est totalement différente. Mélanie est une amoureuse de la lumière naturelle, donnez-lui des lumières difficiles, contrastées, du soleil ou pas, à l’intérieur ou à l’extérieur et elle sera dans son élément. Par contre, donnez-lui des flashs de studio avec des contraintes et elle sera beaucoup moins à l’aise, moins innovatrice. Même chose pour moi, donnez-moi des flashs de studio à l’intérieur autant qu’à l’extérieur et je serai prête à créer. Enlevez-les moi pour me faire faire uniquement de la lumière naturelle et je serai un peu plus nerveuse, moins dans mon élément. J’ai commencé mon parcours en lumière artificielle et le sien a été en lumière naturelle. Pour la retouche et notre manière de voir celle-ci, on est aussi très différentes. Ayant un parcours en design et elle un peu plus en art, notre approche n’est pas la même. Elle voulait être photographe, travailler avec la matière, probablement plus artiste dans l’âme que moi. J’étais formée pour être designer graphique et passer plus de temps en tête à tête avec mes logiciels. J’étais peut-être plus marketing, entrepreneure et graphique. Mélanie vise la perfection à la prise de vue afin d’avoir moins de retouche à effectuer. Elle se passionne pour la prise de vue et la retouche et quelque chose de nécessaire, mais pas d’aussi passionnant pour elle. Pour ma part, j’aime beaucoup l’aspect retouche de la photographie et c’est ma tasse de thé. Je préfère souvent vivre avec une imperfection à la prise de vue ou encore avec une idée qui sera réalisable uniquement en retouche. Elle fait une retouche qui accentue plus la lumière, les couleurs, le style. Je fais une retouche qui ajoutera ma touche et visera à enlever parfois des poignées d’amour, lisser la peau ou encore créer des effets impossibles à la prise de vue. Durant la prise de vue, on ne traite pas le client de la même façon non plus. Bien que nous jasions et voulons que le client soit à l’aise toutes les deux, nos visions du résultat ne sont pas similaires. Mélanie est décontractée, laisse les choses aller, place moins les gens, fais du «sur le vif». Elle se place plus loin des modèles, travaillera beaucoup au réflecteur, plus discrète. Pour ma part, je suis plus directive, j’ai tendance à placer les gens, leurs cheveux, leurs mains et à leur dire quoi faire à presque chaque «clique». J’utilise aussi généralement des objectifs qui feront que je serai plus proche de mes modèles.
Donc, avec toutes ses différences, il faut comprendre que vous ne pouvez demander à Mélanie d’être moi ou à moi d’être Mélanie. Mélanie et moi pratiquons notre travail avec autant de passion, mais offrons un résultat différent tout simplement. Il est donc important de se laisser aller à la créativité du photographe que vous choisirez, de bien regarder son portfolio, de cette façon vous aurez un meilleur résultat. Cette affirmation est tout aussi vraie si vous me placez en comparaison avec tous les photographes existants, quand vous choisissez quelqu’un, choisissez le pour son style, son portfolio. Ne lui demandez pas de faire le travail d’un autre. Personne ne va au Saint-Hubert en demandant qu’on lui serve du Scores. Alors, faites de même lorsque vous choisissez votre photographe. Et pour ceux qui tiendront à avoir mon style, il me fera grand plaisir de vous revoir après mon congé!
Une photographie de moi prise par Mélanie Lachance.
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