Être travailleuse autonome et choisir (ou non) de concevoir un enfant est toute qu’une décision et ça, je l’ai bien compris lors de ma première grossesse. Une première grossesse, c’est l’inconnu. Bien, avouons-le, toutes les grossesses sont de l’inconnu, mais la première est une coche au-dessus je pense. Pour moi, être enceinte, ce n’était qu’ajouter une bedaine à une femme. Y’a rien là! J’étais loin de penser au congé, à la gestion des clients, au report de rendez-vous, aux multiples suivis chez le doc, aux échos, aux symptômes physiques allant des vomissements aux chutes de pression, la fatigue et tout le tralala. Biensur, on me dit souvent «Ce ne sont pas toutes les grossesses qui sont identiques» et dieu sait que je me le souhaite! L’envie de vomir plusieurs fois par jour pendant plus de 25 semaines ne m’enchante pas du tout!
Quand on «part en famille», on sait que c’est souvent pour lancer une lignée. Okay, on s’entend tout de suite, je ne vous pondrai pas une lignée de 18 enfants. Je ne suis clairement pas ce genre de femme qui sont des mères-nées. Et je ne dis pas ça négativement pour elles. Je les trouve impressionnantes, vraiment. Mais moi, je ne suis pas ça, j’aime trop mon emploi et je m’accomplis tellement dans celui-ci que la famille de 6 enfants n’est pas dans mes projets. Comme je le disais, à partir du moment où on réalise qu’on devra partir la lignée, la question qui suit est souvent «combien on en veut?» ou encore «Quelle différence d’âge ils auront?». Pour moi, tout a passé tellement rapidement que je ne suis pas prête à recommencer maintenant. Il me semble, c’était hier que j’accouchais d’Olivia… À la base, je voulais plusieurs enfants (2 ou 3) avec 3-4 ans de différence environ. Dans mon idéal de vie, avant de vivre la maternité, ça semblait parfait. En réalité, maintenant, j’ai réalisé que ça voudrait dire que je devrai recommencer ces fameux essais bébés en janvier 2016… Si on reformule, c’est que mon horaire serait presque déjà complet d’ici là et que je devrai bientôt «booker» ces plages horaires. Rendu là je fais quoi? Je suppose que mes essais fonctionneront après combien de temps? Du premier coup? Après 1 an? Si je me fis à Olivia, je sais qu’elle peut se faire attendre longtemps. Puis-je prendre le «guess» de me dire que ce sera long et de réserver des clients que je devrai possiblement annuler? Et si on devait me mettre en arrêt? C’est un méchant gros «guess»! Et puis… Vais-je être prête à ce moment à me réembarquer dans les joies de la maternité ou je préférai attendre encore? Je n’en ai aucune idée maintenant et pourtant c’est bientôt que je devrai probablement prendre ces décisions pour mon horaire. En prime, quelques clients m’ont déjà demandé «Tu fais ton prochain quand que je me « time » pour pouvoir faire mes photos de future bedaine avant ton congé?». Et non, ce n’est pas des blagues!
Chose sure et en guise de conseil, j’arrêterai les séances au maximum vers 33-34 semaines de grossesse, car 37 c’était vraiment trop physiquement pour moi. À quatre pattes à terre à courir les enfants entre deux contractions ou encore en indien la bedaine dans le menton à ne plus savoir respirer… No way! J’ai appris. C’est au moins le côté positif d’avoir une première grossesse à son actif. On apprend de nos erreurs. La grossesse? Peut-être commencer plus tard le matin pour éviter de vomir mon déjeuner devant mes clients? C’est toujours plus vendeur! Pour la gestion d’horaire? J’arrêterai pas longtemps (3-4 mois), comme pour ma première, c’est clairement ce qui est le mieux pour mon entreprise. Vais-je recommencer progressivement? Fort probablement, c’est aussi quelque chose que j’ai «regretté», de recommencer trop rapidement, trop fortement alors que j’avais un bébé qui buvait encore 2 fois par nuit. Tout ça pour dire, que faire des bébés, quand on a une entreprise, c’est un peu plus de gestion.
Soit dit en passant, cet article n’est aucunement une annonce de grossesse, ni même une annonce de future grossesse imminente. Nous ne sommes absolument pas en essais présentement et à moins d’un imprévu majeur ou d’un super-bébé qui tuerait tous les moyens de contraceptions, il n’y aura pas de bébé pour moi en 2015. C’est simplement que dans ce domaine de la photo hautement féminin, on me pose beaucoup de questions par rapport à la famille. Des photographes qui se demandent comment gérer le congé de maternité, les essais bébés, la vie de maman. Tout ce que j’ai à dire c’est «What a challenge!», mais c’est un maudit beau «challenge».
Et vous? Comment avez-vous géré vos congés de maternité et la différence d’âge entre vos enfants?
Ghoster son photographe
Le ghostage est un phénomène relativement nouveau. En fait, avant, c’était de se faire poser un lapin. Toutefois, avec le numérique, l’ensemble de la relation