On vit dans une époque où la vitesse est tout simplement folle, souvent supérieure à ce que notre esprit est véritablement capable d’assimiler. On passe notre journée à courir, j’oserais dire notre vie. Ce désir de performance toujours assoiffé tente d’aller chercher le maximum du jus qu’on est apte de donner. On court au réveil, pour se préparer, pour aller porter les enfants à la garderie, on court au boulot, on veut être le meilleur, pour obtenir le meilleur salaire, les meilleurs conditions, puis on court pour aller à l’épicerie avant d’aller chercher les enfants à la garderie, on court encore pour préparer le souper, sortir tout le monde de table, les bains et les dodos… On s’assoit sur le divan, crevé, vidé, épuisé. Et tout ça, ça recommence le lendemain.
Vous vous reconnaissez peut-être dans ces écrits, je sais que je ne suis pas la seule à parfois avoir l’impression que le temps m’avale d’une bouchée. Je sais que je ne suis pas la seule à parfois me sentir coupable du temps que je ne peux investir dans une ou l’autre de ces obligations. Avant d’être maman, ma vie c’était mon couple et mon entreprise. Je voulais donc passer 82 heures à travailler, à lui faire atteindre de nouveau sommet, à prendre 12 clients par semaine alors qu’en réalité, j’étais exténuée après 5. À me coucher le soir sans avoir réel vécu parce que je venais de passer 5 heures en ligne sur mon ordinateur, à ne pas mettre le nez dehors pendant 3 jours comme je travaille à la maison. Depuis Olivia, je m’assagie, mais surtout, vous les autres mamans que je rencontre dans le cadre de mon travail, me faites comprendre qu’il n’y a rien de mal à ne pas être parfaite, à ne pas tenter d’être performante au point de se vider. Au contraire, c’est humain et ça me rend presque plus attachante qu’ils me disent! J’aime bien les croire!
Pour moi, c’est quoi d’être désormais imparfaite? Être imparfaite, c’est travailler en pantoufles si le coeur m’en dit. Parce que ça ne fait de mal à personne, mais moi ça me donne un bonheur instantané. C’est de servir un lait au chocolat le samedi matin à bébé. Parce qu’une fois de temps en temps, ça lui réchauffe le bedon et ses petits yeux deviennent étincelants. C’est de me dire «il attendra à demain» quand un client me téléphone en soirée parce que la sonnerie est officiellement coupée. Parce qu’au lieu de passer la soirée à penser à ma job, je la passe en profitant réellement de la présence de mes proches. C’est de passer une journée de congé en pyjama dans une couverture avec bébé au lieu de faire 100 activités éducatives qui seraient ô combien mieux pour son développement. Parce que ça l’aidera probablement autant dans son développement de voir que sa maman sait s’arrêter. C’est d’être prête à réaménager le studio pour fournir une salle de jeux à ma fille. Parce qu’on sait qu’un jour, il y aura peut-être d’autre(s) petite(s) crapule(s) dans la maison. C’est de regarder ma fille faire de la musique en jouant littéralement du drum sur mon surplus de ventre lorsqu’on prend un bain. Parce que si je n’arrive pas à le perdre, il faut bien lui trouver une utilité. C’est de ne plus regarder les autres photographes en enviant leurs bons coups. Parce que je suis fière des miens et ce que je réussie à accomplir jour après jour. Mais surtout parce que j’adore ma job qui me fait croiser une tonne de personnes comme moi. Celles qui veulent simplement vivre et être heureuses…
La vie est remplie de moments imparfaits, mais surtout de possibilités de l’être… Et comme ce sont souvent les meilleurs moments, saisissez-les plutôt que d’essayer d’être le meilleur et le plus parfait!
Plaisir assuré!
Clinique de réhabilitation prosthodontique de Québec
Photographe habituée des cliniques dentaires, je dois avouer que j’étais très curieuse à l’idée de rencontrer la Dre Marie-Lou Landry, la propriétaire de la Clinique