J’ai toujours été très «fifille» dans l’âme. Le maquillage, la mode, la coiffure, les princesses, la danse, les poupées et les robes… Pas pour rien qu’à 26 ans, ma couleur préférée est toujours le rose et que j’accorde une importance à la femme en général de par mon travail de photographe. Avoir une fille était un rêve pour moi, rêve devenu réalité il y a 2 ans. Cette fois, ce sera un garçon, mais on fait quoi avec un gars?
Malgré mon amour pour les trucs de filles, j’ai toujours été entouré de gars, deux frères, quatre cousins, j’étais LA fille de la famille. J’avais ma propre bulle de fille solitaire, puisque même ma mère n’en était pas vraiment une. Je m’explique, ma maman ne s’est jamais maquillée, jamais coiffée et elle était plutôt un garçon manqué plus jeune. Rien à voir avec moi qui se prenais pour «Posh Spice». À Noël et aux diverses occasions, on se vengeait à coups de cadeaux «roses» pour moi, pour tout le ratio de camions et d’articles de sport qui pouvaient circuler. Les robes que la grand-mère trouvait, le kit de princesse de la marraine ou encore la poupée de ma tante, je récoltais le rose. Tomber enceinte d’une fille a été le plus beau des cadeaux. Persuadée que je ferais que des garçons, de par le nombre impressionnant de spécimens masculins dans mon entourage, je rêvais de tenir une petite poulette et d’en avoir une à mes côtés pour le reste de mes jours. De partager mes activités de filles, de partager mon monde de princesses que j’aime encore autant aujourd’hui. Rêve devenu réalité, Olivia est la plus belle des filles et me ressemble beaucoup. Pas juste belle, mais aussi coquine, rigolotte, charmante, intelligente et énergique. Elle me rend fière tous les jours. Bon. J’en entends déjà parler de stéréotypes et tout le blabla, à ce que je sache, je ne suis pas devenue une femme au foyer à faire toutes les tâches ménagères, tous les repas et à masser les pieds de mon homme tous les soirs parce que j’ai aimé être «fifille». Je ne suis pas non plus du genre à sortir dans les bars et coucher avec le premier venu. Je crois être une femme équilibrée avec de bonnes valeurs et une vie pleine de projets, de rêves et surtout de détermination pour les réaliser. Chef d’entreprise et indépendante, mon monde de brillant et de rose ne m’a jamais nuit. Olivia n’a pas non plus que des poupées, elle a son lot de camions de pompiers et de ballons. Sauf qu’elle, ses pompiers bien ils «date» des princesses et se maquillent. C’est ce qui la fait tripper et je n’y vois aucun problème. Et si elle veut un jour collectionner des dinosaures ou jouer au baseball, elle le fera.
Voilà que je suis enceinte d’un garçon, mon rêve d’avoir une fille étant réalisé, en toute franchise, je souhaitais désormais un petit homme. Quoique, j’aurais très bien vécu avec une famille de filles aussi. J’avais MA fille, la suite n’était qu’un ajout d’amour à notre famille. Voilà que je me questionne et que je sors de ma zone de confort, élever un gars, c’est comment? Je sais, ils ne naissent pas avec une étiquette dans le front et les premiers mois risquent d’être identiques à ceux d’une fille. Il risque même de porter quelques pyjamas roses et voyager dans un parc rose et mauve pour cause d’économies. Mais il y a la suite, les sports dans lesquels je ne connaitrai pas grand chose, l’éducation du «ne brises pas le coeur des filles et respectes les!» ou encore du «voici un condom» qui viendra dans plusieurs années. Simplement, à court terme, les monstres, les autos, les jeux physiques et les superhéros… La plupart du temps, je suis plutôt zen puisqu’un deuxième, c’est pas mal moins inquiétant, mais d’autres fois je me demande comment je m’adapterai à une petite vie de gars. Je sais que j’y arriverai, c’est seulement beaucoup plus difficile de me l’imaginer.
Je rêve de bâtir une relation fusionnelle un peu comme celle d’Olivia et de son papa, qui se comprennent en un clin d’oeil, qui se collent à en respirer en même temps, qui s’amusent d’un simple regard. J’espère réussir à créer ce lien mère/fils aussi bien qu’eux, car ils m’impressionnent chaque jour. J’espère que ce petit gars m’apprendra à être une meilleure maman et à user de toutes les facettes de ma personnalité. Et vous les mamans «fifille», comment vous êtes-vous adaptées à vos petits hommes?
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