Ma grossesse est désormais chose du passé. Possiblement la dernière, surtout parce qu’elle n’a pas été sans inquiétudes. Il y aura des femmes qui en vivront des pires, d’autres des mieux. J’en suis consciente. Lorsque je compare à ma première grossesse, ce bébé, il nous aura tenu à vif jusqu’à son arrivée. Néanmoins, j’ai eu la chance d’être accompagnée par des femmes merveilleuses. Des femmes, pour la majorité, que j’aurai rencontré d’abord dans le cadre de mon travail de photographe. J’ai donc pu bénéficier, à mon tour, de leur expertise. Ces femmes que je nommerai les «Dre» de ma vie.
Ce qui est particulier, c’est qu’à chaque étape ou inquiétudes de ma grossesse, j’avais presqu’à toutes les fois une Doc qui venait réaliser une séance le jour même ou le lendemain de celles-ci. Comme si la vie les avait mises sur mon chemin pour me rassurer. La première que je dois remercier est, avant tout, Dre Chateauvert qui a effectué les suivis de mes deux grossesses. Une femme extraordinaire, compétente, rassurante et tellement humaine. Elle a été là, à toutes les étapes. Dans les petits moments de stress, mais aussi pour le bonheur qui venait avec l’idée d’accueillir un petit loup.
Cette grossesse a débuté de manière imprévue. Un test de grossesse très pâle juste avant mon rendez-vous avec ma belle Dre Rousseau. Étant très à l’aise avec elle de par nos nombreuses rencontres, j’ose lui demander son avis sur mon test. Ça semble bel et bien positif, mais une prise de sang nous le confirmera! C’était vrai, un beau positif, un petit bébé se joindrait à nous début juin. D’ailleurs, elle ira d’une prédiction et m’offrira un petit appareil photo bleu quelques semaines plus tard. Son petit doigt (ou son beau Léo le prédicteur) avait raison, ce serait un petit homme. Elle a aussi répondu à de nombreuses questions relatives à cette grossesse à différents moments de celle-ci. Une perle.
Puis, ma première échographie à 12 semaines arriva et des prises de sang pour accompagner le tout. Premières inquiétudes, une hormone qui a un taux plus bas que la normale. On me laisse un message sur mon répondeur pour m’en informer, juste avant le weekend de Noël. Message qui me précise que je devrai retourner les rencontrer pour un autre test, il semble y avoir quelque chose d’anormal avec mes prises de sang. Incapable de joindre qui que ce soit qui pourra répondre à mes questions le vendredi, car évidemment, tout est fermé jusqu’à lundi. Inquiète, je téléphone mon chum avec la tremblotte dans la voix. Je ne peux m’empêcher de faire quelques recherches sur le Web (l’affaire à ne pas faire!!)… Risque de retard de croissance? De fausse-couche? De trisomie? Bref, rien de bien rassurant. Un peu plus tard cette journée, c’est Dre Leblanc qui avait rendez-vous pour des photos de famille. Elle écoute le dit message sur mon répondeur et se fait très rassurante quant aux autres taux qui sont mentionnés qu’elle comprend beaucoup mieux que moi. Un petit baume sur mon coeur qui me permet d’attendre le lundi suivant.
Finalement, c’est un suivi serré qui s’enclenche pour moi, car mon taux hormonal semble toujours un peu plus bas que la normale. Des échographies régulières, pour s’assurer que bébé se portera bien tout au long de la grossesse. Malgré les inquiétudes, j’évite de trop en parler à ma clientèle quand on me demande comment va la grossesse. Vivant dans la peur d’être en arrêt de travail plus tôt, d’accoucher prématurément ou de devoir être hospitalisée. Je ne veux pas que mes clients se mettent à annuler leur séance et de perdre toutes mes sources de revenu. À l’approche du 3e trimestre de grossesse, c’est désormais une autre problématique qui fait son entrée dans mon suivi, c’est-à-dire, un surplus de liquide amniotique. Cette fois, les suivis deviennent hebdomadaires. J’enchaine les échographies. D’autres risques y sont associés et pas moyen d’avoir l’esprit tranquille. J’approche la fin de mes semaines de boulot en espérant pouvoir me rendre jusqu’à la fin sans devoir reporter de clients.
Voilà que l’accouchement arrive. On prévoit finalement un déclenchement pour minimiser les risques associés à l’accouchement avec hydramnios (et Dieu merci, car à maintenant connaître la quantité de liquide amniotique que j’avais dans le corps, je n’aurais absolument pas voulu perdre me eaux seule à la maison). Ce moment, c’est avec Dre Girard que je le vis. Une journée qui débute parfaitement. On crève mes eaux sécuritairement et je me rends à 5 cm sans médication, je danse pendant le travail et sincèrement malgré la douleur, on a du fun en salle d’accouchement. Puis le travail s’arrête totalement sans prévenir. Débute les médicaments pour le relancer, je me rends alors à environ 7 cm, vient l’anasthésie et s’enchaine alors les imprévus. Bébé n’aime pas la péridurale. Je n’entrerai pas dans les détails de l’accouchement, mais à partir de ce moment tout est devenu fou en salle d’accouchement. Des infirmières partout, des machines qui sonnent et le regard inquiet de mon chum. Bébé est mal placé, en postérieur et il ne veut pas se retourner, on se demande ce qui le bloque, un cordon autour du cou? Une épaule coincée? Son état ne va pas en s’améliorant et son coeur nous le montre en chutant à plusieurs reprises. Dre Girard, Karine (parce que je crois qu’on est officiellement intimes), j’apprécie comment tu as su garder ton calme ou du moins te montrer calme quand le coeur de mon coco faisait des siennes. Je me doute que ça te plaçait dans une situation délicate que de me connaitre. À toutes les décélérations, à toutes les fois où son papa et moi nous nous sommes inquiétés, tu savais quoi dire et surtout quoi faire. On sait que tu étais nullement responsable de sa situation puisqu’Olivia aussi avait trouvé mon bassin un peu trop etroit pour bien en sortir et avait adopté une étrange de position elle aussi. On sait seulement qu’on est chanceux que ce soit toi qui fut à nos côtés pour nous aider à bien vivre cette situation. Et que même lorsqu’il a fallu nous dire qu’on allait en césarienne d’urgence, c’est ton visage qui me rassurait. Nous n’avons jamais douté de tes décisions et savions que nous étions entre bonnes mains tout au long du processus. Bien que je ne qualifierai pas mon acccouchement de magique, je crois sincèrement qu’il aurait «mal viré» peu importe qui j’aurais eu à mes côtés. Cependant, je sais aussi que je ne me serais jamais sentie autant en sécurité qu’avec toi pour vivre ce moment. J’ai immortalisé ta grossesse et tu as clairement marqué ma vie à jamais en étant présente dans ce moment si spécial de la mienne. En me permettant de bercer un petit bonhomme en bonne santé.
Mes chères «Dre», sachez que j’ai apprécié votre présence dans les différents moments de cette grossesse. Je me suis demandée comment vous remercier. La boîte de chocolats ou les fleurs étant trop communes, je me suis dit que je savais au fond ce qui vous ferait vraiment plaisir…
Dre Chateauvert, Dre Leblanc, Dre Rousseau… Il me fera plaisir de vous offrir un rabais de 100$ sur votre prochaine séance photo. Puisque je sais pour certaines de vous que les visites sont annuelles ou parfois même saisonnières. Je sais que ce ne sera pas perdu!
Dre Girard, c’est grâce à tes décisions que Louis va bien à 1 semaine de vie aujourd’hui, il me fera plaisir de t’offrir ta prochaine séance de famille. Tu n’auras qu’à prendre rendez-vous avec tes hommes!
Merci à ces femmes extraordinaires. Et un autre gros merci à tout le personnel hospitalier de l’hôpital Saint-François d’Assise. J’y ai rencontré des gens formidables.
Relation amour/haine avec mon horaire
Trop vide ou trop plein… Il y a toujours quelque chose qui cloche avec mon horaire. C’est l’histoire perpétuelle de ma carrière. L’air de rien,