À l’aube de la trentaine, je sens un vent de changement se lever. En perpétuelle remise en questions, j’analyse ce que j’ai fait, ce que je fais et ce que je ferai. Comme si je n’avais jamais pris le temps de me poser des questions tellement ma vingtaine avait passée rapidement. Comme si ma vingtaine n’avait été qu’un coup de vent dans l’ensemble de ma vie.
J’ai enchaîné une technique de 3 ans, puis l’université. Deux diplômes en poche, travaillant partout et là, tantôt en restauration, tantôt dans un studio de photographie pour prendre un détour par le gouvernement. Par temps plus que plein, jour, soir, semaine, weekend, laissant tomber beaucoup d’amitiés. J’ai lancé ma business… Un succès fulgurant! Je ne m’en cacherai pas, j’ai été abasourdie par l’accueil qui m’a été réservé dans le monde de la photo. Parfois étourdie par cette tornade de contrats, par cette vague professionnelle. Me demandant si mes meilleures années seraient rapidement derrières moi. Tout ce qui monte doit redescendre? Et dans mon cas, la montée était si rapide que la chute devait être brutale, non? J’ai eu ensuite l’impression d’avoir des enfants telle une poule pondeuse. N’ayant pas le temps de me sortir la tête de l’eau avant d’en avoir un autre. Surprise! Louis est arrivé. Écrivant deux livres pendant mes congés de maternité pour tuer l’impression de ne rien faire alors qu’au fond, j’en faisais beaucoup. Une maison en perpétuelle rénovations. Défaisant toutes les pièces pour les reconstruire. Me retrouvant finalement essoufflée pour fêter mes 29 ans, ne profitant jamais assez du silence.
Est-ce que j’ai manqué quelque chose? Est-ce que je me suis manquée? Je ne peux pas revenir sur ce qui est fait, mais j’ai le pouvoir d’agir sur ce qui viendra. J’ai de beaux trophées professionnels, c’est maintenant c’est une médaille de bonne maman, de bonne femme, de bonne soeur et de bonne amie que j’aimerais obtenir. Dans l’ère du «trop vite», je veux être l’étrange qui prendra désormais le temps. Évidemment, il y a des changements à faire. Si je continue sur mon rythme fou, quand est-ce que je prendrai le temps d’apprécier?
Je me suis donc mise à faire de petits changements qui peuvent sembler anodins, mais qui rendent ma vie terriblement plus équilibrée depuis quelques semaines. D’abord, vous l’avez peut-être remarqué, je prends plus de temps de discussion en séance. Il n’est pas rare que l’on jase longuement avant une séance ou qu’on soit 20 minutes dans le cadre de la porte à votre départ. Je réalisais que mes contacts avec mes précieux clients étaient parfois trop rapides. Des gens que j’étais heureuse de voir, mais qui repartaient aussi tôt arrivés. Ne me laissant pas le temps de les apprécier à leur juste valeur. L’impression que même mes contacts humains étaient des coups de vent. J’ose aussi vous demander plus souvent si vous voulez que je prenne bébé pendant que vous vous préparez. Je suis surprise de voir le nombre de bébés qui sont venus dans mes bras depuis. Mettant leurs petites mains potelées sur mes joues ou riant de mes folies. Ce contact privilégié avec vos minis, il me fait un bien énorme. C’est de revenir à l’essence de la photographe que je suis. Celle qui veut vivre et ressentir la vie. Celle qui se sent bien lorsqu’elle est blottie contre un bébé ou entrain de taquiner un terrible two. De les voir revenir et me tendre les bras ou un jouet, ne pas toujours me cacher derrière mon appareil. C’est ça au fond mon boulot.
Mes matins pressés le sont moins, s’accordant le droit de se lever sans cadran et de débuter le boulot à heure variable. On se lève parfois à 5h45, parfois à 7h00. Ainsi, nos cadrans naturels de 2 et 4 ans nous réveillent, mais on ne force personne à se lever à une heure fixe. Ça donne une famille reposée et moins grognonne les matins. Tous les matins, sans exception, nous déjeunons ensemble et parlons de notre journée. Rituel repris le soir puisque nous soupons ensemble pour se raconter nos histoires. Je tente de leur apprendre à vivre les petits bonheurs. Et je considère que ne pas se sentir bousculé en se levant en est un. Que de manger en famille aussi. Je tente aussi de profiter d’une journée par semaine pour garder mes petits monstres à la maison. Parce que je réalise que la folie des retouches urgentes le sera toujours et que mes congés sur semaine deviendront toujours des journées de boulot sinon. Que si je ne m’impose pas ce temps avec eux, je ne le prendrai pas. Travaillant souvent le samedi, je ne veux pas être une maman fantôme obsédée par des tâches professionnelles qui peuvent attendre. Travailler 6 jours sur 7 n’est pas vivre. Disons-le, la seule personne qui s’invente des urgences, c’est moi. Bien souvent, tout peut attendre 24 heures sans que personne ne réalise la pause que je m’étais accordée. Même plus lente, je reste plus rapide que la moyenne. Ai-je besoin de plus?
Finalement, ma famille d’amour. Mes parents, mes frères, ma belle-soeur, mon parrain, ma grand-maman, ma belle-famille… Tous des gens que j’aime plus que tout au monde et que j’ai souvent négligé. Étant prise dans l’angoisse, ne profitant même plus de leur présence. Le corps là, mais la tête ailleurs. Surtout que l’année folle ne nous a pas épargnée au niveau de la santé. Rien de mieux que la peur de perdre des proches pour nous faire les aimer encore plus. Voyageant avec mes parents. Visitant régulièrement mes frères. Allant même jusqu’à dormir chez l’un d’eux, chose que l’anxieuse que je suis n’osait pas faire. Pourtant, rien de plus plaisant qu’une soirée arrosée, devant un feu dehors, couchant les enfants sur un divan et profitant des étoiles tous ensembles. D’aller voir des spectacles et assister à des événements avec eux. Je réalise que j’avais perdu les fondations de mon être et je sais désormais que j’ai besoin de ça pour retrouver mon équilibre personnel. J’ai besoin de voir mon monde. De les aimer. De leur dire. De les serrer dans mes bras. Je ne peux pas passer ma vie à vous regarder aimer les vôtres sans prendre soin des miens. Je peux faire les deux, en balançant un peu mieux mes ambitions.
Voilà que je suis en changement. En transition vers la trentaine. Pour l’instant, c’est pour le mieux. J’ai enfin l’impression de me diriger vers un équilibre qui me fait vibrer. Un équilibre qui saura allier famille, travail, voyage et petits bonheurs.
Et vous, à quoi ressemblait votre crise de la trentaine?
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