Chère fille,
Ton arrivée dans mon ventre a été un doux vent d’incertitude. Une mince ligne rose pâle qui est venue illuminer un mois de novembre noir. Tu es la troisième et la dernière enfant que je porterai. Tu es ma dernière rencontre avec la maternité. Ma dernière bouche à nourrir qui pousse dans ce corps abîmé. Un corps qui espère le bonheur pour une dernière fois. Le bonheur, que pour toi.
Tu es si douce. Je te sens déjà si simple et attentionnée. Dans mes entrailles, tu fais délicatement ta place. On dirait que tu devines que ta présence me rend fragile. Que ta présence me fait toujours craindre le pire. Qu’avant toi, j’étais que l’ombre de moi-même. Je me reconstruis au même rythme que toi. Mon ventre rond et ma main qui te caresse délicatement tous les jours. Pour me rappeler que tu es là. Tu es si silencieuse que tu en es facile à oublier. Une création de «Je t’aime». Un bébé d’amour.
Ta douceur arrivera sans doute dans un tourbillon fou. J’espère que notre famille ne sera pas trop étourdissante pour ton si petit corps. Tu sais, ta grande sœur et ton grand frère ont déjà des plans pour toi. Tu n’as pas idée de la «to do list» qui t’attend. Des désirs magiques et des rêves multicolores, ils en font pleins pour toi. Tu verras, tu es attendue.
Ma précieuse. Ma douce. Ma troisième… Je t’aime.