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Apprendre à dire «Non»

Être travailleuse autonome vient avec son lot d’inquiétudes et de questionnements. On veut que les gens nous aiment, qu’ils reviennent, qu’ils nous réfèrent… Je suis très contente quand je revois des clients ou quand quelqu’un me dit qu’il a été référé par un autre de mes clients. Ça fait chaud au coeur et ça prouve que mon travail est apprécié. J’aime construire, créer et innover. Et ce, pour vous.
Cependant, j’ai l’impression d’être de plus en plus celle qui gère les responsabilités des gens. Et pire, parfois vous me faites sentir coupable d’être populaire et d’avoir un horaire qui se remplit rapidement. Lorsqu’une femme enceinte me contacte à 36 semaines de grossesse, je me sens obligée de lui trouver une place rapidement comme elle va accoucher. Lorsqu’une famille se réunit uniquement la journée où je serais en congé, j’annule mon congé pour leur offrir. Lorsque la fête de votre conjointe tombe la journée où vous voudriez la séance et qu’elle est déjà remplie, je vous prends entre 2 rendez-vous. Lorsque vous me téléphonez chez moi passé 21h00 ou encore à 7h45 le matin, je vous répond. Ce genre de situation me fait toujours me questionner sur la gestion de mon horaire… Jusqu’à quel point je dois être à la disposition de mes clients?
Si j’étais salariée, j’aurais un horaire fixe comme tout le monde. Les gens prendraient pour acquis que je suis disponible de 9 à 5 et que dépassé cette heure, c’est normal que je sois absente du bureau. Que la fin de semaine, je n’effectuerais pas de retour d’appel et de réponse à mes courriels. Par contre, ici c’est tout le contraire. On prend pour acquis que je suis toujours au travail, à côté du téléphone, toujours en manque de contrat. Ce n’est pas ma réalité. Oui, j’adore mon travail et je crois que vous le ressentez dans la majorité de mes écrits. Je crois aussi que cet amour paraît dans mes clichés, ce qui m’aide à obtenir de nouveaux contrats. Je ne vous cacherai pas que mon horaire se remplit jusqu’à 3-4 semaines d’avis. Alors, pourquoi devrais-je me sentir mal lorsqu’un client s’y prend dernière minute et devient irritant parce que je ne peux pas lui proposer un rendez-vous la semaine même?
Ces 2 dernières semaines, j’ai effectué un total de 23 contrats en 11 jours. Je n’ai donc pas pris congé en 11 jours, j’ai travaillé matin, midi et soir, j’ai continué de retoucher des photos, répondre à des courriels, retourner des appels et ce, avec le sourire. Pourriez-vous en faire de même lorsque je ne peux vous offrir une plage horaire, car elle est déjà réservée?

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