Le marché de la photographie portraitiste de particuliers est présentement saturé par l’offre. Être photographe, c’est tendance et ça attire souvent beaucoup d’appelés pour peu d’élus, on ne peut se le cacher. Rares sont les photographes qui peuvent vivre de cette carrière à temps plein. La demande n’est souvent pas à la hauteur de l’offre grandissante. Celle-ci allant du passionné de la photographie qui la pratique à temps plus que partiel (à très bas prix), en passant par le photographe amateur qui aimerait en faire à temps plein et allant jusqu’au professionnel qui en fait 60 heures par semaine. Faire la distinction pour la clientèle est de plus en plus difficile et savoir sur quoi se baser l’est tout autant. On se demande combien on devrait payer pour les services d’un photographe, comment savoir à quel photographe on devrait faire confiance, comment on devrait magasiner un photographe, mais surtout qu’est-ce qui fait qu’un photographe est un photographe professionnel ou non? J’aimerais vous fournir une réponse claire et précise, mais je commencerais plutôt par vous dire que malheureusement, ce flou est bel et bien présent dans notre profession. Il n’y a pas de normes permettant de dire si un photographe est professionnel ou non, talentueux ou non. Il n’y aucune association en photographie qui a la valeur de nommer des professionnels. Alors, sur quoi devrait-on se baser?
Le talent?
Tellement trop subjectif et qui est assez important pour déterminer le talentueux du mauvais? Ce qu’un aime, l’autre n’aimera pas. Moi première, autant mon travail peut être adoré par un, autant un autre peut le détester. J’aimerais bien qu’il plaise à tous, mais ce serait utopique. C’est tout simplement impossible et il faut apprendre à vivre avec. Puisqu’il s’agit d’art et de style, c’est difficile de distinguer le talentueux du médiocre. À vrai dire, tous les photographes sont talentueux aux yeux de quelqu’un. Toutefois, l’un peut l’être aux yeux de 50 000 personnes et l’autre uniquement aux yeux de son entourage. C’est ce qui déterminera celui qui pourra développer une carrière avec une bonne clientèle de celui qui aura possiblement plus de difficulté. Qu’est-ce qui fait qu’un photographe est talentueux? Sa technique? Son style? Son approche et son service à la clientèle? Ses retouches? Un peu de tout ça? Comme vous voyez, le talent est très subjectif et on ne peut dire qu’un photographe a assez de talent pour être un photographe professionnel. Il y a des photographes avec énormément de talent qui seront incapable de faire vivre l’aspect marketing de leur carrière, comme il y a des photographes très médiocres qui usent de marketing à bon escient. Choisissez donc un photographe que vous trouvez talentueux… À vos yeux à vous!
Son équipement?
L’équipement ne fait pas le photographe professionnel, je vous l’assure. Même si vous investissez 100 000$ demain matin en équipement de toutes sortes, cela ne vous aidera en rien à développer un style, établir votre clientèle et à bâtir votre réputation. Cela ne vous aidera pas non plus à connaitre la technique et à avoir une vision artistique. Donnez-moi l’équipement d’un plombier demain matin et je vous assure qu’il y aura tout de même un dégât d’eau dès mes premiers clients. L’apprentissage du métier de photographe est un processus en constante évolution et qui prend du temps à apprendre. L’unique équipement, aussi haut de gamme soit-il, ne fera de personne un photographe professionnel. Évidemment, un photographe professionnel ne travaillera probablement pas avec un appareil jetable, mais tout de même, il ne sera pas photographe professionnel par le fait de posséder de l’équipement dit professionnel. Vous ne devriez donc pas choisir un photographe pour son équipement, mais plutôt pour sa manière de l’utiliser.
La formation?
Les meilleurs photographes que je connais ne sont pas diplômés en photographie, ce qui veut dire qu’ils n’ont pas initialement pas suivi de formation complète en photographie. Je ne suis moi-même pas diplômée en photographie, mais bien en design graphique. J’ai un DEC en graphisme et un BAC en arts visuels – Design graphique. J’ai appris la photographie à travers mes expériences de vie, les cours disponibles dans ma formation et de manière autodidacte. Est-ce que ça fait de moi une photographe sans talent versus un diplômé en photographie qui travaille désormais dans un restaurant? Je ne penserais pas! De plus, il existe désormais tellement de formations qu’il est difficile d’évaluer laquelle est bonne versus une autre. On retrouve des formations scolaires d’une durée de 6 mois, 1 an, 2 an, parfois plus… Des formations en ligne (parfois peu développées) allant d’une heure sans suivi à 6 mois assidus… Des formations dans les magasins de photo à l’achat d’un appareil… D’autres offertes par des photographes indépendants. Il y a donc beaucoup de formations, des reconnues par le Ministère de l’éducation et d’autres non, difficile de s’y retrouver! Il y a alors des photographes diplômées qui ne réussiront jamais à se placer sur le marché, comme il y a des gens sans diplôme qui mèneront une carrière phénoménale en photographie. Dans ma vision des choses, le photographe professionnel est celui dont la majorité du salaire proviendra de la photographie. Ainsi, peu importe votre diplôme, à partir du moment où la photographie devient votre revenu principal, vous êtes photographe professionnel puisqu’il s’agit de votre profession première. Si vous faites de la photographie à temps perdu et que votre principal salaire provient de d’une autre profession, alors vous êtes un professionnel d’un autre domaine tout simplement. Est-ce que ça devrait être la seule chose sur laquelle vous baseriez votre choix pour engager un photographe? Je ne pense pas. Alors, si quelqu’un tente de vous convaincre qu’il est nécessairement meilleur parce qu’il a une formation spécifique en photographie, je vous invite à en douter!
Les associations?
En photographie, il existe une foule d’associations et de clubs photo. Pour s’entraider, pour suivre des formations ou tout simplement pour se donner un titre. Malheureusement, le titre n’est pas toujours à la hauteur du potentiel des membres. Qu’est-ce que ça signifie? Puisqu’il faut parfois payer pour devenir membre, ça devient un peu gênant de se proclamer professionnel de cette manière. De plus, aucune n’est vraiment encadrée et surveillée comme c’est le cas pour une fédération médicale par exemple, il y a donc des photographes avec des lacunes importantes comme des très bons dans une même association. Question de mêler encore plus le client! Bien que je suis convaincue que certains photographes trouvent leur compte dans ces associations (et je suis sincèrement heureuse pour eux), j’ai personnellement fait le choix de ne faire partie d’aucune association puisqu’aucune ne reflétait mes valeurs et ma vision. Parfois trop puristes à mon goût, les associations ne répondent pas toujours aux besoins d’aujourd’hui selon moi. Donc, est-ce qu’on peut se proclamer photographe professionnel parce qu’on fait partie d’une association, je ne crois pas non plus! Faire partie d’une association ou d’un club est, selon moi, seulement une question d’échange et d’entraide. On le fait pour le plaisir, pas pour le titre. Donc, si un photographe a une mention provenant d’une association, cela ne veut pas dire qu’il sera meilleur que celui qui n’en a pas.
Avec toutes ces informations, peut-être êtes-vous encore plus mêlé à savoir sur quoi vous devriez vous baser pour choisir un photographe. Je vous conseille plutôt de regarder le portfolio du photographe qui vous intéresse (passionné, amateur ou professionnel) afin de voir si il correspond à vos goûts, vos attentes et à votre budget. Évidemment, il y aura des photographes que vous adorerez avec un portfolio d’enfer qui ne seront pas dans vos moyens, alors à moins d’économiser, oui le coût restera un indicateur important. Toutefois, si vous commencez en magasinant le prix d’un photographe, cela ne veut pas dire qu’il fera des photographies qui correspondront à vos attentes. Il n’est pas possible d’engager un photographe à moindre coût en espérant que le résultat soit identique à celui dont vous préférez le style, vous risquez d’être amèrement déçu. Le style, ça fait parti du photographe. Il vous faut donc choisir quelqu’un, qui aura un coût dans vos moyens, mais un style qui vous plaît. On ne se paie jamais un trio BigMac en espérant qu’il goûte le Saint-Amour, mais parfois, un repas au McDo suffit pour nos moyens. C’est pareil en photographie, on ne se paie pas un photographe à bas prix pour espérer qu’il nous offre le même service et la même qualité que celui que vous préférez, mais que vous ne pouvez vous offrir. Tout est une questions de style, d’attente et de vos moyens!
Clinique de réhabilitation prosthodontique de Québec
Photographe habituée des cliniques dentaires, je dois avouer que j’étais très curieuse à l’idée de rencontrer la Dre Marie-Lou Landry, la propriétaire de la Clinique