Je suis quelqu’un qui croit fermement dans la saine compétition et aux relations amicales avec celle-ci. Comme toute entreprise, j’ai des relations agréables et même amicales avec d’autres photographes qui pratiquent le même métier que moi. Évidemment, j’en ai aussi d’autres qui sont moins bonnes. On ne s’entend pas avec tout le monde, pas plus en affaire que dans la vie de tous les jours. En temps normal, lorsque je ne suis pas en congé de maternité et que je ne peux réaliser un mandat, que la demande est précise et dans un délai raisonnable, je réfère très souvent d’autres photographes qui seraient aptes à réaliser un mandat. Pas nécessairement le même style que moi, mais du moins qui correspondent à la demande et que je juge compétents. D’ailleurs, je sais très bien que plusieurs photographes pourraient confirmer avoir eu des projets qui venaient directement de mon entreprise. Cependant, en cette période de congé de maternité, je réalise que de plus en plus de gens utilisent mon congé de maternité pour me formuler des demandes qu’on ne ferait jamais en temps normal par respect. Est-ce qu’on profiterait un brin de ma bonté?
Je sais que comme dans toutes les causes, il y a des demandes tout à fait légitimes. C’est dommage pour celles-ci comme je suis de moins en moins enclin à leur répondre de par mes mauvaises expériences. Je réalise, de l’autre côté, que celles qui abusent de ma bonté prennent de plus en plus de place. Comprenez bien, être photographe c’est mon travail à temps plein. Lorsque je ne suis pas occupée à accoucher ou à «partir» un bébé pour les premiers mois de sa vie, je paie mon épicerie et mon hypothèque avec ce métier. J’ai besoin de ce métier et encore plus avec un deuxième enfant qui arrivera dans les prochaines semaines. D’ailleurs, essayez d’aller au Canac et de poser des questions jusqu’à ce qu’ils vous réfèrent au Réno Dépôt… Ça n’arrivera probablement jamais. Si vous faites le moindrement de recherches sur mon blog, vous trouverez de nombreux noms de photographes que j’aime, il doit y en avoir facilement une dizaine si vous vous donnez un peu la peine. Par contre, je ne suis plus la bonne personne quand vous me faites ce genre de demandes:
1- «Quelqu’un qui fait comme toi, mais un peu moins cher si possible.»
Il est évident que si je vous réfère quelqu’un, ce ne sera pas celui qui fait la même affaire que moi version «cheap». Je ne vous referai pas ce qui pourrait être ma compétition directe ou une pâle copie de mes services. Sté celui dont je regarde le portfolio en me disant «Bon, il fait encore du « moi »!» et bien non, je ne vous le conseillerai pas par son manque flagrant d’originalité. Je propose toujours des photographes compétents, mais aussi dans la même gamme de prix et dans un style différent du mien. Ce ne serait pas me rendre service que de vous inciter à aller voir quelqu’un qui pourrait complètement me remplacer en tout temps. Si je réfère quelqu’un, ce sera plutôt quelqu’un qui complètera mon travail, pas qui le copiera. Parce que je crois sincèrement que oui, il est possible de rechercher à obtenir des styles différents même si on aime beaucoup le travail de un. Moi-même, j’aime essayer plus d’un photographe. Par contre, je n’en engage jamais un pour qu’il me fasse la même chose que l’autre, mais bien pour avoir de la variété.
2- «Je fais une scène de tristesse massive de ton absence, mais finalement je ne voulais pas vraiment t’engager!»
C’est déjà arrivé à quelques reprises et en quelques semaines à peine. Vous me lancez des fleurs avant de me demander une référence. Des discours d’amour inconditionnel, de déception que je sois en congé et du combien vous auriez aimé que je sois votre photographe. En réalité, ça me rend triste quand je vous lis et cette déception, je la ressens. Je me sens littéralement mal pour vous et presque coupable de prendre un congé. Par empathie, il est arrivé que je propose à certains d’écourter mon congé ou de les prendre en extra avant celui-ci lorsque je le pouvais encore. Cependant, à ces moments, on était soudainement plus intéressés par la référence que par moi. On ne voulait plus la séance dont on rêvait il y a quelques heures à peine. Certaines personnes m’ont aussi contactés pour des références à des périodes où je serais revenue de congé pensant que je prenais un congé beaucoup plus long. Alors, il est évident que lorsque je réalise que je pourrais réaliser le mandat et que vous étiez si tristes que je manque, je suis super heureuse de vous dire que je pourrais le réaliser comme je ne serai plus en congé. Par exemple, une femme voulait une séance de famille en octobre pour son petit dernier et me demandait une référence «qui te ressemble» pensant que je reviendrais qu’en 2017. Quand je lui ai annoncé avec joie que je travaillerai à cette période et pourrais réaliser ses photos, elle ne voulait finalement plus réellement faire une séance à cette période et préférait laisser faire. Ou une autre qui se mariait et aimait mon forfait court à qui j’ai offert de terminer mon congé une semaine plus tôt qui finalement n’était plus sure de vouloir un photographe. Je me sens un peu «utilisée» dans ce temps là, je l’avoue. Un peu comme si vous profitiez de mon absence pour me faire magasiner un photographe à votre place, alors que moi, j’étais super enthousiasme d’être disponible pour vous.
3- «J’ai le choix entre ce photographe et ce photographe, pis ça c’est leurs forfaits!»
Je ne vous dirai jamais qui choisir et je ne comparai jamais deux photographes. Ce n’est pas professionnel et inadéquat selon moi. Je détesterais sincèrement qu’un autre photographe accepte de comparer mes services qu’il ne connait pas avec ceux d’un autre. Quand vous me montrez le site Web de trois photographes différents et m’envoyez leurs tarifs, en me demandant qui je prendrais, je ne sais pas trop ce que je dois vous dire. Je passe mon temps à vous dire que le service d’un photographe c’est unique. Il n’y en a pas un qui offre la même chose et le même portfolio. Ce n’est pas à moi de le magasiner pour vous et encore moins de commencer à analyser leur offre. Donc, soyez avertis, je ne le fais simplement pas.
4- «J’accouche dans 1 semaine, qui est-ce qui peut me prendre?»
Vous savez, quand je ne suis pas en congé, on réserve mes services plusieurs mois d’avance. C’est ainsi pour plusieurs photographes professionnels. Quand le délai est irraisonnable, je sais très bien que les photographes que je pourrais référer normalement ne pourront pas plus vous prendre que je peux le faire. D’ailleurs, pour la majorité de ces futures mamans, il s’agit de personne que j’aurais très bien pu photographier il y a quelques semaines avant mon congé. Il suffisait de réserver tôt, comme tous mes clients. Donc, malheureusement, quand vous êtes dernière minute, je ne ferai pas de recherches exhaustives pour magasiner à votre place un photographe. De plus, certains en sont aussi à l’automne pour leur réservation et ce, sans congé de maternité. J’ai alors le choix entre vous référer quelqu’un qui vous prendra au même moment où je serai de retour ou bien de vous dire de m’attendre. Évidemment que je préfère que vous veniez me rencontrer!
Maintenant, que vous comprenez mieux mon point, je sais que je manquerai de beaux moments de votre vie pour l’été 2016. Mais sachez que je serai de retour en automne à peine, c’est une absence très courte. Je ne pars pas 2 ans en Afrique ou 10 mois en maladie, mais bien le temps d’une saison pour mettre au monde un enfant. Je sais que pour plusieurs, vos demandes sont remplies de gentillesse et de naïveté. Mais pour d’autres, elles sont franchement blessantes et elles manquent de délicatesse. Faites donc attention lors de vos demandes et pensez que mon métier est pour moi très important et valorisant. Que lorsque je ne joue pas mon rôle de maman, ma vie de photographe fait partie de ce que je suis. Si vous avez besoin d’aide pour choisir votre photographe pendant mon absence, je vous suggère alors la lecture d’un article écrit il y a quelques années déjà sur «Comment choisir un photographe». Je suis sure que ça vous donnera un coup de main. Pour les autres, soyez assurés que ça me fera plaisir de vous revoir cet automne. Vraiment.
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14 février, jour de la Saint-Valentin. Leur boutique «dévalisée» à cause du Super Bowl la veille. Les deux propriétaires de chez Fougato à l’Ancienne-Lorette me