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Consultant… Nécessairement moins impliqué qu’un employé?

Portrait de la photographe Sarah Tailleur

Mon travail de consultante en entreprise m’a forgé une certaine expérience sur les préjugés qui persistent par rapport à ce statut. Plusieurs entreprises attribuent des défauts aux pigistes et consultants qui gravitent autour de leur organisation. Un consultant, c’est certainement très indépendant, mais pas pour autant détaché ou peu impliqué! Au contraire, être son propre patron vient avec des obligations de performance et un perfectionniste souvent difficile à égaler. Un bon consultant n’est pas nécessairement moins impliqué qu’un employé!

Consultant actif vs Employé passif

Au courant de sa vie professionnelle, certains employés auront tendance à limiter leur niveau d’implication au sein de l’organisation pour laquelle ils travaillent. Pourtant, se renouveler, suivre des formations continues et innover sont des éléments essentiels à la progression de n’importe quelle entreprise. Pour les employeurs, un employé qui prend un poste pour acquis ou qui vieillit confortablement sur sa chaise de bureau peut coûter cher. À long terme, la rémunération d’un employé expérimenté coûte plus cher alors qu’il peut aussi être dans sa courbe de décroissance. Alors que sa rémunération est à son plus haut, il peut nécessiter l’embauche de nouveaux employés pour déléguer des tâches ou de pigistes pour gagner en autonomie sur des connaissances nouvelles. Un employé trop bien, c’est aussi un professionnel qui pourrait avoir moins d’intérêt à impressionner ses supérieurs. Sa passivité devient un problème et son détachement face à l’entreprise augmente. Contrairement à l’employé, le consultant a un rôle qu’il ne peut prendre pour acquis et dans lequel il doit se générer des résultats. S’il ne performe pas, peu importe son nombre d’années d’expérience, son mandat ne sera pas renouvelé. Le consultant choisit son mode de vie pour aimer travailler, l’employé peut sentir qu’on lui a plutôt imposé un mode de vie et s’y sentir moins bien. C’est aussi simple que ça!

Profil de sprinteur ou de marathonien dans une entreprise?

J’aime me décrire comme une sprinteuse. Je suis intense, efficace, performante, rapide et je déteste la monotonie. Être consultante, c’est principalement redonner de l’énergie aux troupes, proposer un parcours plus rapide et tout donner dans des moments importants pour la croissance de l’entreprise. Si on avait à comparer, le consultant à un employé, c’est parfois la différence entre un profil de sprinteur et d’un marathonien. 

Consultant en entreprise: Sprinteur rapide et efficace

Un sprinteur performe, est rapide et s’implique intensément pour de courtes périodes. Son défaut? Il déteste les longs parcours, la routine ou la grande camaraderie. En tant que consultante, je préfère mettre mon temps dans ce qui compte vraiment que de prendre 30 minutes à jaser devant une machine à café. Évidemment, j’ai tout de même de bon rapport avec mes collaborateurs, mais à la fin de la journée je retrouve ma famille et ça me convient parfaitement. Pour moi, travailler est un moment pour générer des résultats et ma vie personnelle est pour enrichir mes rapports sociaux et affectifs. Je ne ressens pas le besoin d’aller au dîner de retraite de Richard ou à l’activité de team building pour m’accomplir pleinement au travail. En fait, je déteste qu’on m’impose de passer du temps avec des gens avec qui je n’ai pas envie d’être. Amis, collaborateurs, entrepreneurs et famille, si je suis là c’est que j’ai envie d’y être et que je serai de bonne compagnie. Être sprinteuse, c’est faire ce qu’on a à faire, quand on doit le faire. C’est s’impliquer dans les projets stimulants et choisir d’y être.

Être employé: Une carrière comme un long marathon

L’employé a une carrière qui se déroule sur une longue partie de sa vie. Le marathonien, lui, sera tenace, aimera probablement échanger avec d’autres marathoniens en cours de route, mais sera probablement moins rapide et un peu plus épuisé en fin de parcours. Pour les rapports entre collègues, l’employé sera probablement plus impliqué. Une petite tape dans le dos quand il le faut, un 5 à 7 pour le plaisir de se voir en dehors du travail. Malheureusement, son endurance n’est pas toujours pour celle de performer pendant longtemps… C’est parfois aussi pour endurer un travail qu’il n’aime plus, un patron qui le tanne et un horaire qu’il ne peut plus faire sans antidépresseurs.

La loyauté et la fidélité sont des valeurs… Pas une qualité d’employé!

Le préjugé le plus tenace des entreprises à l’égard du consultant est définitivement concernant leur loyauté et fidélité. On prend pour acquis que celui-ci est volage et incapable de stabilité à long terme. Un peu comme si les employés étaient entièrement dédiés (et pour toujours) à l’entreprise pour laquelle ils travaillaient. Pourtant, si c’était vrai, un employé n’irait jamais travailler pour le compétiteur, ne parlerait jamais contre son boss devant des collaborateurs et ferait nécessairement sa vie avec le même employeur. On sait pourtant tous que le fort roulement d’employés est une problématique dans plusieurs entreprises. La vérité, c’est qu’en tant que consultante, j’ai des mandats qui durent depuis plus de 5 ans. Pendant ces 5 années, j’ai vu passer des dizaines d’employés qui ne sont restés que quelques mois. Indéniablement, en affaires, la loyauté et la fidélité sont des valeurs propres aux individus… Pas à leur statut d’emploi! Ainsi, un consultant peut être votre meilleur ambassadeur de marque et un employé votre pire traitre. La différence, c’est qu’un consultant a la liberté de partir lorsqu’il n’aime plus la direction que prend l’entreprise… L’employé, souvent par peur de perdre ses acquis, restera en ruminant silencieusement. Est-ce vraiment souhaitable?

La rentabilité d’un consultant productif et/ou les pertes financières d’un employé passif

En tant que travailleur autonome, le consultant risque d’être beaucoup plus dispendieux… Oui, c’est vrai! Sur le rapport financier trimestriel, il pèsera plus lourd. Il ne faut cependant pas négliger que son coût vient généralement avec des formations à jour, du matériel professionnel, une grande autonomie, de bonnes performances et une vision externe de problèmes internes. Le consultant est plus coûteux parce qu’il s’assure d’arriver prêt et dispo pour chaque mandat dans lesquels il s’engage. C’est un professionnel prêt à travailler, compétent, autonome et il est bien moins coûteux à lancer dans un projet!

Les coûts d’un nouvel employé ou d’un employé incompétent

Malgré tout, on semble oublier que former un nouvel employé est coûteux pour une entreprise. Son manque d’autonomie peut nécessiter plusieurs ressources humaines et celles-ci ne peuvent s’investir ailleurs. Si celui-ci décide de ne pas s’impliquer dans sa vie professionnelle ou s’il est incompétent pour le poste, il peut coûter des milliers de dollars. Pourquoi? Parce qu’il devra prévoir des contrats externes pour pallier à son manque de connaissances ou de compétences. Sur papier, un employé à 40 000$ par année coûte moins cher qu’un consultant à 60 000$, mais ça c’est seulement si l’employé ne coûte pas 20 000$ en contrats externes, en formations continues, en logiciel et qu’il accomplit autant que le consultant. En effet, si les performances d’un consultant vous permettent de gagner 6 mois d’avance, il augmente la profitabilité plus rapidement que l’employé. C’est sans parler des assurances, des programmes pour les employés, des activités sociales et de tous les avantages offerts par l’entreprise… Le consultant n’en a rien à faire de votre gym d’entreprise, du stationnement payé ou de votre soirée des Fêtes.

À titre de consultante marketing, j’ai vu des entreprises mettre en place des employés moins efficaces, moins rentables et drôlement moins autonomes. Souvent, pour sauver quelques dollars à la fin du mois ou pour avoir l’impression de «posséder» un professionnel. La réalité, c’est que peu importe le statut, une entreprise ne possède personne d’autre que ces investisseurs et propriétaires. Évidemment, il existe de très bons employés comme il y a de très mauvais consultants. On peut généralement en juger selon leur leurs références ou les projets dans lesquels ils ont été impliqués. Dans tous les cas, aucune entreprise ne devrait juger le niveau d’implication d’une personne selon qu’il soit consultant ou employé.

Alors, besoin d’une consultante impliquée?

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