Aujourd’hui, j’ai retouché des photographies d’un premier bébé pour la Fondation Portraits d’Étincelles pour laquelle je suis bénévole. Évidemment, je ne l’identifierai pas, je ne vous dirai pas même son sexe, son lieu de naissance ou les raisons de son décès. Je vous dirai seulement que j’étais «heureuse» pour ces parents que la fondation puisse être là gratuitement dans ce moment extrêmement difficile de leur vie. Heureuse est un grand mot, on s’entend, je n’ai pas eu de sourire ou je n’ai pas sauté au plafond dans ces circonstances. Je préférais certainement que tous les bébés naissent et puissent vivre leur vie. Mais dans un cas comme ça, où la réalité est aussi que des bébés se transforment en étincelles, j’ai eu l’impression de faire ma part pour les aider, de faire partie d’un regroupement de photographes et retoucheurs bénévoles qui sont prêts à donner au prochain pour aider des parents à vivre un deuil. Et ce, même si je sais très bien que ce que nous avons à offrir est minime à côté de la tristesse que les parents peuvent vivre suite au décès d’un enfant. Qu’un deuil périnatal, peu importe à quel moment il survient, c’est une grande épreuve dans une vie…
La demande était lancée par une photographe d’une autre région, un petit être s’est envolé trop tôt, il fallait traiter les photos. D’un simple courriel, je confirmais que je prenais le dossier. Ma première expérience allait débuter. J’ai ouvert les fichiers, la gorge serrée et le coeur en miettes. Il était là, un bébé si petit, un corps encore immature. C’était ma première fois. Je savais que la première fois me frapperait, qu’elle me ferait un peu plus mal que les autres possiblement, qu’elle laisserait quelques traces dans mon imaginaire. Je savais aussi que lorsque j’ouvrirais cette porte, je ne pourrais plus la refermer. La raison pour laquelle j’ai décidé d’écrire ce texte n’est non pas pour mettre en lumière mes réalisations, mais plutôt pour vous faire connaître cette fondation merveilleuse. Une fondation qu’on préfère ne pas avoir à contacter. Je suis convaincue que tous les bénévoles se joindront à moi pour confirmer qu’ils préféraient sincèrement qu’aucun bébé ne décède. Je sais aussi que c’est une fondation que certaines personnes ne comprendront jamais. Je sais que pour quelques-uns, photographier un bébé décédé est un non-sens. Que c’est de mauvais goût, que ça ne se fait pas. Ce que vous voyez comme étant un «simple» bébé décédé, c’est surtout (et avant tout) l’enfant de quelqu’un. D’un papa et d’une maman qui l’attendaient impatiemment. D’un papa qui se voyait courir avec son enfant dès le premier test de grossesse positif. D’une maman qui portait la vie, sans penser avoir à rencontrer la mort. Au-delà des parents, il y a aussi toute une famille qui avait des espoirs et des rêves pour ce petit être. Cette toute petite personne qui ne sera jamais remplacée dans le coeur de son entourage et ce, peu importe le nombre de bébés qui seront conçus par la suite. Pour certains, ce sera leur seule et unique rencontre avec la maternité. Incapables de recommencer ou de risquer de se briser le coeur à nouveau. Cette fondation, elle est tellement importante pour ces gens. Elle laisse une trace de ces petits bébés nés trop tôt ou dont le coeur s’est envolé. Elle trace tout l’amour qu’une famille pouvait avoir à son égard. Elle marque son passage, aussi court soit-il. Elle permet, à travers la photographie, de possiblement mieux vivre un deuil et de garder à jamais un souvenir prouvant que cet enfant n’existe pas uniquement que dans les coeurs de ses parents.
Quand il est question de fondation, on préfère souvent ce qui est tangible. On veut guérir le cancer, on veut nourrir des enfants ou aider des gens qui vivent une catastrophe naturelle. Sachez qu’en donnant à cette fondation, non, vous ne guérirez aucune maladie, mais vous aiderez à votre façon des gens qui vivent une catastrophe. Probablement la plus grande catastrophe de leur vie. Sachez aussi que même si vous faites un don, les photographes et retoucheurs ne font aucunement d’argent avec ce projet. Nous ne sommes aucunement payés pour réaliser ces mandats. Aucun bénévole ne le fait pour l’argent, mais bien pour aider. D’ailleurs, je tiens à faire part de la qualité des bénévoles qui en font partie. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de joindre Portraits d’Étincelles plutôt qu’une autre fondation puisque de nombreux photographes de talent y sont. On offre pas juste de la gratuité, mais aussi une belle qualité. Aidez-nous à aider tous ces parents qui ont besoin de souvenirs pour remonter la pente en donnant ou même simplement en parlant de nous. Et bien que nous soyons présents dans un très grand nombre d’hôpitaux au Québec, comme la fondation Portraits d’Étincelles est de plus en plus connue, n’hésitez pas à nous référer à vos proches qui pourraient malheureusement avoir besoin de nous. Ces services sont offerts dans tous les hôpitaux du Québec et nous nous déplaçons à la demande des parents, mais aussi du personnel infirmier. Un petit coup de fil et un photographe y sera, gratuitement, sans rien attendre en retour.
Sans frais: 1-877-346-9940
http://portraitsdetincelles.com/
Photographe d’entreprise à Québec
Sarah Tailleur est photographe spécialisée en photographie corporative et commerciale dans la ville de Québec et aux environs. Expérimentée, elle participe à plusieurs séances photos