J’ai toujours aimé penser dès le début de ma grossesse au sexe du bébé que je porte. À dire vrai, avant même d’avoir des enfants, j’aimais penser et m’imaginer avec une famille de gars, de filles, des deux et de trois enfants… Je me suis même demandée comment je réagirais si j’avais un enfant malade, handicapé ou si une grossesse mènerait à une fausse-couche. Quel parent ne l’a jamais fait? Par contre, j’ai parfois le sentiment que certaines personnes ressentent le besoin de juger les parents qui souhaitent un sexe plus que l’autre ou qui attendent de le connaître avec impatience. À coups de «la santé est prioritaire voyons!»… Mais si le fait de connaître le sexe du bébé aidait certaines mamans dans leur cheminement?
Cette deuxième grossesse, bien qu’imprévue, je l’aime mieux que ma première. Je ne cacherai jamais que je préfère surtout le moment où j’aurai ENFIN notre bébé dans mes bras, mais j’ai beaucoup moins de symptômes qui me font la vivre plus sereinement. Pas vomir 5 fois par jour, c’est le gros luxe! C’est un peu plate à dire, mais la relation qui vient avec le fait d’avoir moins de symptômes est plus douce, plus zen, un sentiment de proximité avec le bébé puisque je me concentre uniquement sur ça. Voilà que j’atteins mon deuxième trimestre et qu’on réalise l’échographie de routine. Comme plusieurs mamans, j’ai hâte de savoir si on peut voir son sexe. Bien évidemment, émotive comme je suis, je pleure déjà de joie quand je sais qu’il a tous ses morceaux, qu’il bouge, qu’il a un petit coeur. Je ne sais pas son sexe et je suis déjà en extase et en amour devant cette merveille. Parce qu’on s’entend, aucun parent se dit «je veux une fille avec un seul bras et un problème au coeur». Un parent ça aime, ça veut le bonheur de son enfant et surtout son bien-être avant même de savoir son sexe. Oui, je m’imaginais des scénarios de garçon ou de fille, des prénoms, la relation qu’il aurait avec sa grande soeur, mais je me posais aussi souvent (sinon plus) la question à savoir si son coeur battait, si il allait bien, si il était en sécurité et si il se rendrait à terme. Et ce, dès le test positif. Déjà à faire attention à ce que je mange, à ce que je bois et à mon mode de vie pour faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il soit en santé. Alors, quand j’entends la fameuse phrase «le sexe du bébé n’a pas d’importance, l’important est qu’il soit en santé» sur un ton près du reproche, un peu matante et avec un air «j’ai réponse à tout dans la vie», je l’avoue, je trouve ça un brin dérangeant. Comme si tous les parents désirant connaitre le sexe ou en souhaiter un en étaient de mauvais qui n’avaient pas les priorités aux bonnes places.
Voilà qu’à l’échographie, j’ai une prédiction du sexe du bébé que je porte, mais aussi des résultats qui font douter et des tests à repasser à la fin du mois pour vérifier si j’aurai besoin d’un suivi plus fréquent ou différent pour cette grossesse. Bien que moins difficile sur le plan physique, elle ne semble finalement pas se dérouler complètement comme la première. Alors, j’espère que tout coeur que tout ira bien. Que ce bébé aura une santé incroyable et qu’il se rendra à terme sans complication. C’est évidemment mon souhait le plus cher. Est-ce que ça m’empêche d’être heureuse d’avoir demandé son sexe et de le savoir? Absolument pas! La santé et le sexe de l’enfant c’est deux choses. Comme sa personnalité et son physique seront deux choses distinctes lorsqu’il sera avec nous. Oui, je préfère avoir un bébé en santé qu’un garçon ou une fille. Cependant, pour moi, avoir une idée de son sexe me permet de le projeter dans le futur, de mieux l’imaginer, de le créer dans mes plans. Comme je l’ai fait lors de ma première grossesse avec un bébé en pleine forme. Ça, c’est ce qui me permet de ne pas broyer du noir, de lui offrir une maman plus sereine et moins stressée que si elle pensait uniquement à sa santé et aux tests à venir. Ça me change les idées de regarder les petits pyjamas et les décos pour sa chambre. Après tout, à part que de savoir que c’est un bébé qui bouge déjà beaucoup, le sexe qu’il a est ce qui m’aide le plus à faire de la projection de sa vie, à l’entourer de souhaits et d’espoirs pour me dire que tout ira bien. C’est ce qui m’aide à lui offrir une ambiance «normale» dans mon corps et mon esprit. Alors, svp, arrêtez de nous répéter que le sexe n’a pas d’importance quand vous ne savez parfois pas ou peu de notre parcours. Car présentement, bien que sa santé soit ma priorité, c’est son sexe qui me permet de mieux l’imaginer en santé, de lui trouver un nom qui le rendra plus réel et de me donner espoir que tout ira bien. Pour d’autres mamans ça peut être l’inverse et bien pour moi, ça m’aide.
Et en fait, je suis sure que tout ira bien. Ce n’est probablement rien du tout et j’oublierai peut-être tout ça dans quelques mois. Je suis optimiste et j’y crois, dans ma tête, nous passerons nos tests ensemble avec le sourire et ce ne sera qu’une histoire à raconter à la finale. Si ce n’est pas le cas, on s’ajustera ensemble, mais ça ne m’empêchera jamais de l’aimer. Et surtout, je serai toujours une maman qui l’aimera assez pour me soucier de sa santé ET du fait qu’il soit un garçon ou une fille. Alors, pensez à nous le 16, on fera ça comme des champions. Je suis sure.
Prenato: Consultante marketing, photographe & plus…
Dès le lancement de la clinique Prenato, Sarah Tailleur s’est impliquée auprès de l’entreprise pour ses différentes stratégies marketing. En 2017, elle débute la collaboration