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Personnel: Je suis farouche.

Pour mes amies proches et mon entourage, il n’y aura rien de surprenant dans cet article. Ils souriront sans doute en se disant qu’il fallait être aveugle pour ne pas le voir. Être farouche, ça fait partie de ma personnalité. Je dirais même que c’est probablement ancré dans mon ADN. La preuve, j’ai transmis le gène à ma fille. Cependant, être photographe et farouche, c’est pourtant assez contradictoire. Des gens qui me côtoyaient au secondaire en sont même surpris. Mon tempérament ne laissait absolument pas présager que j’allais faire rire des enfants avec une marionnette ou réussir à mettre à l’aise une future maman à moitié nue. Mais pourquoi donc devenir une photographe farouche?
D’abord, être farouche, c’est quoi?
Par définition:  «Se dit d’un animal sauvage qui fuit à l’approche de l’homme. Qui évite les contacts sociaux et dont l’abord est difficile : Un enfant farouche. Qui exprime avec force, vigueur, la violence de quelqu’un ; âpre, véhément : Une haine farouche. Partisan farouche d’une politique.»
Bon, la partie sur l’animal sauvage, on peut la passer ou l’associer à mon poil de jambe l’hiver. C’est à votre discrétion!! C’est une blague voyons (avec un fond de vérité)… Pour l’abord difficile lors des contacts sociaux, ça c’est tout moi. En fait, je ne me sens pas dans mon élément quand il s’agit de parler avec un inconnu hors du contexte de mon travail. Demander le chemin, demander de l’aide, entrer en contact avec l’amie d’une amie d’une amie, faire du réseautage dans un 5 à 7… Ce n’est pas quelque chose d’inné pour moi. Du plus loin que je me souviennes, j’ai toujours été un brin difficile d’approche (même que je m’adoucie avec l’âge). Avec les autres enfants, j’aimais bien avoir mes ami(e)s et faire mes petites affaires. Il ne fallait pas inviter votre cousine à votre fête d’amis, parce que moi, ça me «fuckait» pas à peu près de devoir partager mes amis avec une inconnue. Puis, au secondaire, j’étais simplement méfiante envers quiconque qui n’était pas un(e) ami(e) proche. Les garçons oui, mais encore pire pour les autres filles. Le regard de braise si vous pensiez tenter de m’intimider ou me tasser. Je ne laissais pas ma place facilement. À l’âge adulte, je suis plus sage, mais ce côté sauvage restera toujours en moi. Amenez-moi dans une soirée où je ne connais personne, vous me retrouverez sans doute dans un coin éloigné avec les seules personnes que je connais. Puis, si je les perds, je m’éclipserai sans doute en douce pour ne pas avoir à embrasser tous les inconnus gens présents. Parce que moi, embrasser du monde que je ne connais pas en guise de salutation, ça me tanne bien gros. Y’a rien de naturel là-dedans et moi, les choses qui ne me viennent pas instinctivement, elles ne me tentent juste pas! La vie est trop courte pour faire des choses qu’on aime pas. Côté positif, si je suis avec vous, si je vous fait une accolade, que je vous dit que je vous aime, alors sachez que je le pense réellement. Si je vous laisse entrer dans ma vie, je vous promets loyauté, amour et fidélité. Bref, vous comprenez le principe. Quand j’aime, j’aime pas mal! Avec le temps, j’ai appris à mieux comprendre mon côté sauvage. En fait, il ressort surtout lorsque je suis dans des situations que je ne maîtrise pas, quand je ne suis pas dans mon élément. Il s’installe généralement entre mon angoisse et mon malaise pour me faire dire une foule de niaiseries. C’est un peu comme sortir un poisson de l’eau pour lui dire de grimper un arbre. Ça se peut que vous soyez déçus de votre expérience! Je deviens un bien petit poisson dans l’Amazonie lorsque je ne vous connais pas.
Les arts, mais plus précisément la photographie, m’ont permis d’apprendre à nager dans un domaine. Dans la photo, je me sens bien, je me sens énergique et en contrôle. J’ai le goût de me dépasser et d’essayer sans crainte. Avec ma caméra, je peux décider de comment je vais vous montrer la vie, de comment je vais capter un moment en y mettant du moi. Je me transforme en filtre de votre bonheur. Je le ressens et je le vis. Il me transporte ailleurs. Donnez-moi un appareil photo et je deviendrai une toute autre personne… C’est pas un peu pour ça qu’on compare parfois les passions aux drogues? Avec un appareil photo, je deviens sociable, joviale et sympathique. Je n’ai pas à me forcer, ça vient tout seul dans ce temps là. J’ai une facilité à créer des contacts, à diriger les gens et à discuter. Je deviens la meilleure amie des enfants et je me couvre de ridicule pour eux. D’ailleurs, je plains mes amies qui étaient auparavant des clientes, elles doivent me trouver plate en titi! Sans mon appareil, je redeviens très tranquille. Le sommet du bonheur, ça se résume à du linge mou, Netflix, une doudou et dormir jusqu’à ne plus me souvenir de mon nom. Vous en voyez des vestiges lorsque je travaille, mes gros bas ne sont jamais loin l’hiver. L’été, attendez de voir mes chignons de cheveux mêlés. Par contre, tout comme mes quelques amis proches, dès que le lien de confiance est présent, ça m’en prend que peu pour vous aimer d’amour. Je m’attache beaucoup à mes clients, à leur vie, à leur bonheur et si j’en viens même à vous donner deux becs, alors là prenez pour acquis que je suis séduite!
Là où je veux en venir, c’est de ne pas le prendre personnel si vous me croisez et que vous semblez me connaître définitivement plus que moi je peux vous connaître. Si je ne vais pas vers vous lors d’un 5 à 7 (il faut d’abord me trouver!) ou si je semble lointaine. Je ne suis pas hautaine ou snobe, je suis simplement une farouche endurcie. J’ai parfois peur de me mettre les pieds dans les plats, de ne pas être intéressante dans un cadre différent que celui de mon boulot ou encore de dire n’importe quoi par nervosité. Mais surtout, continuez de me faire photographier la vie, ça me permet de mieux doser mon esprit et je peux continuer de nager… Comme un poisson dans l’eau!

 
 
 

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