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Personnel: Le visage du lâcher prise

Il y a 2 ans, j’ai écrit un article sur mon anxiété «Le visage de l’anxiété». En fait, appelons les choses comme elles sont, un article sur mon trouble d’anxiété généralisé. Sans même le savoir, ces écrits allaient marquer un tournant important dans la relation que j’avais avec moi-même. Mais aussi avec mon trouble. L’écriture est libératrice, exposer son imperfection encore plus! À partir de ce jour, on a commencé à me parler d’anxiété comme on parle de la météo. Un peu, beaucoup, passionnément. Comme si tout à coup, un grand mur était tombé dans le monde des anxieux de mon entourage. Encore aujourd’hui, on m’en parle souvent. On me demande où j’en suis, comment je le vis avec des enfants et si ma sphère professionnelle s’adapte à la vie familiale. L’anxiété, est-ce que ça peut évoluer pour le mieux?
Je le disais il y a 2 ans «Actuellement, je suis dans une magnifique période. Pas de crises d’angoisse depuis plusieurs mois, je touche du bois. C’est probablement la raison pour laquelle je suis capable d’en jaser, être dans une bonne période.». J’étais loin de me douter que cette bonne période allait durer encore 2 ans plus tard. Je ne suis pas à l’abri des rechutes, je le sais, elles sont déjà arrivées dans le passé et dans les moments plus stressants, je vois bien que je porte toujours ce monstre à l’intérieur de moi. Prêt à rugir quand on l’approche de trop près ou qu’on le défit. Cependant, je vois à quel point j’ai évolué. À quel point l’anxiété prend moins le contrôle de ma vie qu’elle le faisait autrefois. En fait, malgré mon trouble d’anxiété généralisé qui fera toujours partie de moi, je pense avoir réussi à atteindre un niveau de bien-être assez «wow» pour ce que j’étais habituée d’atteindre. Pourquoi revenir sur ça alors? Parce que je me suis dit qu’il y a sans doute des personnes qui aimeraient savoir qu’il est possible par moments de s’épargner quelques démons. Un moment d’un peu plus de 2 ans dans mon cas. Et je pars de loin, vraiment. De ne plus me réveiller avec des crampes, des tremblements et l’envie de vomir mon existence. À ne plus avoir peur d’avancer et à avoir l’impression que ma vie soit en jeu uniquement pour une question de sortie seule. Mes trucs sembleront tellement simples, mais à la fois si difficiles à adopter.
Mes enfants m’ont sauvé la vie. Par leur innocence, leur amour et leur façon de me montrer que je suis capable de m’occuper de moi, mais aussi d’eux. Il y a quelques années à peine, j’avais peur d’aller à l’épicerie seule. Maintenant, c’est une délivrance et presqu’un moment de qualité avec moi-même. Pour Olivia, je craignais de sortir seule avec elle. Maintenant, je sors avec 2 enfants sans problème. J’apprends que tout est relatif. Que tout dépend aussi de la manière dont on voit les choses. Les enfants, ils m’ont aussi aidé à voir les priorités. Tsé. Les vraies priorités. Que personne ne meurt si un courriel n’est pas répondu dans la minute où il est reçu, mais qu’un petit «Oups. Maman, j’ai un problème.» au loin est réellement une raison de sprinter. Que de s’installer et jouer aux poupées pendant 30 minutes sans tablette, ça permet de vivre le moment présent, pas à peu près. Sans aucune pression sauf celle (qui n’en est pas une) de les aimer. Les enfants m’obligent aussi à avoir un horaire très routinier. La routine pour un anxieux, c’est tellement réconfortant. Je sais à quelle heure de je me lève, à quelle heure je mange, à quelle heure je me lave et à quelle heure je ch… okay, vous comprenez le principe. Ça laisse moins place aux surprises et comme ça, quand j’ai une journée plus libre, j’en profites vraiment. Je ne prends pas le temps de me questionner, nenon, je profites de la vie, du vent sur mon visage, des oiseaux qui chantent, de l’odeur du frais. Je réalise aussi que les gens que j’aime et qui m’aiment, sont assis à ma table tous les soirs pour savourer leur repas avec moi. Oui, des fois ils le «garochent» par terre (surtout mon chum…), mais ça me montre que l’amour est chez moi. Que n’importe qui d’autre pourra dire n’importe quoi sur moi et que ça ne changera rien sur notre bonheur. Que ce qu’on pense de moi, que ce qu’on dit de moi, que tout le méchant ou la jalousie que cela peut impliquer, ça n’a pas d’importance dans notre maison. Qu’avec eux, on s’aime. Point. Qu’avec eux, je suis une maman, une amoureuse et parfois même une chanteuse de karaoké, une ballerine ou une pro de la cachette. Que ça m’arrive de péter des coches, d’être épuisée ou de porter un pyjama avec un trou pendant 2 jours. Ça m’apprend à être plus humaine et plus vraie. J’apprends à aimer la vie imparfaite qui goûte tellement meilleure que celle qu’on essaie de structurer sous le modèle de la parfaite femme d’affaire. L’allaitement (qui fonctionne bien évidemment) m’a aussi aidé dans mon parcours sans anxiété. De m’obliger à prendre des pauses dans mes journées de fou. De devoir prendre cet instant nécessaire à la survie d’un petit être entre deux ou trois contrats, ça me remettait les priorités dans le visage plusieurs fois par jour. De ne pas avoir le choix de m’asseoir et me détendre pour quelques minutes. Sans pouvoir bouger et de simplement regarder le petit humain que l’amour a créé dans les yeux. Ces pauses, c’est une habitude que je compte garder même si mon petit tend à quitter le nid pour quelques heures de plus en plus régulières. Juste prendre le temps de ne rien faire, juste pour moi.
Dans une autre lignée, je réalise aussi que ça fait un peu plus de 2 ans que je n’utilise plus aucun moyen de contraception hormonale. Bien que je ne sois pas très écolo, végé ou verte dans l’âme, je sens une différence. Je ne sais pas si c’est un simple adon, mais définitivement les meilleures périodes de ma vie se sont vécues sans ces ajouts d’hormones à mon corps déjà tellement réactif. Au contraire, mes 8 ans d’hormones concordent littéralement avec mes 8 ans d’angoisse extrême. J’ai donc pris la décision de ne plus opter pour ces méthodes. C’est une décision très personnelle, mais qui me donne l’impression d’avoir repris possession de mon corps. De ne plus prendre de poids de rien, de ne plus avoir d’excès de colère ou de tristesse, même mon chum me trouve plus supportable. Demandez-vous pas pourquoi j’ai eu droit à la grande demande! Haha! Sans blague, je crois que ça influençait beaucoup mon humeur et mon anxiété.
Bref, sans vous dire qu’il est possible d’en être totalement guérie, je veux plutôt vous montrer qu’il y a de l’espoir même dans les moments les plus sombres. Qu’il est possible d’avoir un trouble d’anxiété et de bien vivre avec. La recette est simple, on nous la répète sans cesse, mais elle est si difficile à appliquer: Routine de vie saine et stable, prendre le temps, d’arrêter de courir comme une poule pas de tête et de se demander si on est vraiment entrain de stresser pour quelque chose de futile, de viser autre chose que la perfection, d’apprendre simplement à vivre sans devoir continuellement se remettre en question. Que la vie, on en a juste une et qu’il ne faut pas passer à côté pour des choses dont on ne se rappellera jamais sur notre lit de mort. Nos enfants, notre amour, nos plaisirs… Ça oui.

 

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