Choisir de gagner… ou d’être bien?

Me voilà à la mi-trentaine, mère de 3 enfants et entrepreneure depuis plus de 15 ans. Je suis à une période de ma vie où je me retrouve à analyser mes accomplissements, mes échecs et mes projets. Je connais les chemins dans lesquels j’ai marchés si souvent, mais aussi ceux sur lesquels je ne désire plus avancer. Parce que les chemins rocailleux de la vie sont nombreux, mais qu’on peut souvent volontairement les identifier et passer son tour. Je réalise que le plus grand cheminement que j’ai fait à travers les années, c’est celui de savoir abandonner. C’est probablement la sagesse qui commence à faire effet dans la dernière décennie.

Choisir ses combats pour mieux avancer

La moi d’il y a 10 ans à peine paniquerait probablement à l’idée que je puisse devenir une lâcheuse volontaire. Quelqu’un qui quitte, qui abandonne, qui ne se bat plus coûte que coûte. Elle se sentirait peut-être même un peu trahie de savoir que je pourrais un jour baisser mes gardes, assumer quelques giffles pour mieux continuer. Moi qui a si longtemps utilisé cette force féroce qui m’habite pour avancer, me défendre et faire ma place… Est-ce que mon moteur s’est étouffé?

Ce précieux temps que vous ne prendrez pas

Le temps me prouve que toute l’énergie négative qu’on choisit (ou pas) d’engager, c’est surtout du temps qu’on ne revoit jamais. Parce que le temps est le ressource la plus rare, la plus précieuse et la plus dispendieuse de ce monde. Ce n’est pas pour rien qu’on la vend toutes les jours de notre vie à un employeur ou un client. Parce que chaque minute qui passe ne reviendra tout simplement plus. Alors, perdre son temps à remuer, à se battre, ça fatigue beaucoup. Ça revient plus souvent qu’autrement qu’à brasser une soupe de m****.

Même si la moi du passé y verrait peut-être une décision de perdante, d’une adulte qui a laissé l’adulte gagner, je vois désormais de la force dans le choix d’abandonner, d’ignorer, de passer ou de quitter. Parce qu’avoir le courage de dire non, c’est parfois même plus puissant que de dire oui. Du moins, je suis désormais la protectrice des choses qui ont un réel impact sur mon bonheur.

Alors, me voilà désormais à me demander régulièrement : «veux-tu gagner ou être bien?»

Je me surprends souvent à décider que la deuxième option me va pour le mieux. Que mon bien-être et celui de ma garde rapprochée surpasse tellement d’enjeux, de concurrence et de conflits qui ne sont pas prioritaires. Je peux désormais plus facilement choisir de ne plus accorder une seconde de plus à une situation qui me dépasse et sur laquelle je n’ai plus de contrôle. Tout simplement en me confortant avec le fait que plus rien ne m’appartient à ce stade.

Choisir de se laisser porter par ses valeurs

Mon engagement existe toujours, je ne suis pas pour autant devenue un membre passif de ma propre vie. Je suis simplement plus réfléchie lorsque je m’engage. Je le fais lorsque j’ai le pouvoir de faire une différence ou si le combat en vaut la chandelle. Mes valeurs ne se sont pas effondrées, je dirais même qu’elles me guident plus que jamais. L’injustice, le manque de respect, la manipulation, l’abus de pouvoir ou encore le mépris peuvent encore me rendre très vindicative… Ce sont des sujets sur lesquels je peux toujours me battre, parce que je trouve que ce sont des valeurs qui le méritent. Cependant, je vais désormais qu’en guerre avec ceux qui iraient aussi à mes côtés.

Je choisis d’être bien, même si je n’ai pas prouvé mon point. Même s’il reste des doutes, des questions ou des sous-entendus que je ne justifierai plus. Le temps qu’il me reste est trop précieux pour le gaspiller sur des projets, des gens ou des situations qui, à la finale, n’auraient jamais contribués à me faire briller.

Je vous invite donc à oser vous poser cette question plus souvent :
«Est-ce que je fais ça pour gagner ou pour être bien?»

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