Être travailleur autonome, c’est tout comme gérer une entreprise. Il faut prendre des décisions d’affaire, des décisions marketing, des décisions d’image, mais surtout il faut investir dans notre travail. Évidemment, lorsqu’on débute, on est souvent confiné à l’emprunt ou à l’endettement, car les revenus sont inférieurs à l’investissement requis. Moi première, j’étais en appartement, j’avais des prêts et bourse à rembourser, une «minoune», un salaire minime et un équipement de base lorsque j’ai débuté. Je n’ai pas de parents riches qui me finançaient. Seul un conjoint qui était prêt à avancer un 1000$ d’équipement sur sa carte de crédit. Pas plus. Somme que je devais lui rembourser en quelques mois à peine. J’ai pris des décisions financières qui m’ont parfois fait perdre de l’argent, parfois beaucoup, plus que je pouvais le supporte à certaines périodes et d’autres m’en ont fait faire. J’ai parfois acheté du matériel qui finalement n’a jamais été fonctionnel parce que je le trouvais trop bas de gamme, de l’argent littéralement lancé par les fenêtres et j’ai parfois investide plus grosses sommes pour de l’équipement que j’utilise encore aujourd’hui. C’est malheureux, mais je n’ai jamais vu d’entreprise réussir sans avoir risqué ou perdu des sommes parfois assez élevées. Le problème en photographie, c’est qu’il y a beaucoup de photographes qui pensent qu’en investissant le moins possible dans leur entreprise, ils pourront ainsi faire plus de profit… Et si je vous disais que même si ça semble logique pour vous, vous risquez de vous tirer dans le pied?
Je ne dis pas de vous lancer dans les achats fous et de «loader» votre carte de crédit sur le champ, faites des investissements tout de même éclairés. Par contre, être «gratte-cenne» sur tous les détails de votre entreprise vous permettra que d’aller chercher des clients tout aussi «gratte-cenne» que vous. Faire son image d’entreprise seul pour économiser, acheter des fonds bas de gamme pour économiser, ne pas investir dans des formations, des livres ou des workshops pour économiser, pirater un logiciel de retouche pour économiser, faire son portfolio dans un cartable d’école pour économiser, ne pas avoir de site Web pour économiser… Sont tous des éléments qui vous donneront une image d’entrée de gamme. Il n’y a aucun mal à être d’entrée de gamme, plusieurs entreprises réussissent très bien avec ce modèle d’affaire. En photographie, il faut être prêt à réaliser une dizaine de séance par semaine et à ne réaliser aucune retouche pour que ce soit rentable. Il faut aussi être prêt à être vu comme un photographe amateur. Toutefois, je réalise que rares sont les photographes qui se situent dans cette gamme et qui ont envie d’y être. Souvent, c’est le résultat d’une foule de facteurs, de décisions et du manque d’investissement au sein de leur entreprise qui en sont les causes. Ça peut sembler anodin, mais le simple fait d’acheter des fonds de scène «cheap» pour économiser risque de donner un résultat photographique qui look «cheap» aussi. Le simple fait de ne jamais investir de somme en publicité nuira à la visibilité de votre entreprise. Le simple fait de ne jamais chercher à en apprendre plus en se payant des formations, des livres ou des workshops fera que vous avancerez moins rapidement ou pire, que vous n’évoluerez pas. À la longue, ça vous nuira grandement.
Il n’y a pas une semaine sans que je reçoives des courriels parlant justement d’argent et d’investissement «Où est-ce que je dois acheter mes fonds pour ne pas que ça me coûte cher?», «Avec quel logiciel je dois faire mon logo, je ne veux pas payer un graphiste?» ou encore «Où est-ce que je dois faire imprimer mes cartes d’affaire si je ne veux pas que ça me coûte cher?», «Peux-tu me dire comment faire cet éclairage?»… Pourtant, les réponses sont souvent faciles à fournir. Mes fonds sont de bonne qualité. Je ne les marchandes pas et je dois investir des centaines de dollars par année dans ceux-ci. C’est ça ma technique. Mais avec cette technique, je dois fouiller dans mon porte-feuille, parfois sortir la carte de crédit, mais je m’assure un résultat constant et des fonds avec lesquels j’aime travailler. Ce qui influence aussi la qualité de mes photos et de ce que les gens penseront de celles-ci. Un graphiste sera votre meilleur conseiller pour créer votre image d’entreprise. Vous ne voulez pas le payer et bien, vous n’aurez pas les conseils professionnels qui vont avec. Je ne vous donnerai pas ces conseils pour lesquels j’ai moi-même payés. Mes cartes d’affaire sont aussi imprimés dans un papier de qualité et ne sont pas considérées comme «pas dispendieuses», mais vous savez quoi? Je suis fière de les donner et je sais qu’elle contribue à mon image. Comment faire cet éclairage? En regardant des formations sur le Web, en allant à des Workshops, en achetant des livres de formation. C’est aussi simple que ça.
Ma carrière va bien, j’en suis extrêmement heureuse. Je pense même qu’extrêmement n’est pas un mot assez fort pour exprimer la gratitude que j’ai envers la vie, mes clients, mais aussi envers moi-même. Envers tous les sacrifices que j’ai fait. C’est ce qui me donne encore plus un sentiment d’accomplissement. Parce que je sais le chemin fou que j’ai parfois parcouru. Par contre, je ne pense sincèrement pas que ma carrière serait ce qu’elle est aujourd’hui sans y avoir investit beaucoup d’argent. Je sais, au Québec, c’est très mal vu de parler d’argent. Je sais même que certains grimaceront en lisant cet article et m’accorderont peut-être même des intentions que je n’ai pas. J’ai toutefois l’habitude d’être très transparente avec vous et c’est ce que je fais par cet article. Ne m’écrivez donc pas pour me parler d’économie, car ce n’est pas une méthode avec laquelle je suis familière. Et à la limite, je trouve que ça donne un petit «buzz» d’agir comme je le fais, chaque décision est un coup de dé. On pense parfois que quelque chose marchera très bien et finalement, flop total. Mais quand ça fonctionne, ça donne le même sentiment que de gagner au casino. Sans parfois perdre, il n’y a rien a gagner!
Reporter sa séance photo à cause de la météo
Au Québec, c’est connu, la météo est très changeante. Après les grands froids d’hiver viendront les journées de pluie l’été. C’est donc une inquiétude pour