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Photographe: Le «beau, bon, pas cher» n’existe pas!

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En photographie, comme dans plusieurs domaines, que ce soit le graphisme, la construction, la mode ou encore la restauration, l’expression «beau, bon, pas cher» est en vogue. On l’utilise à outrance et personnellement, je la trouve dérangeante. Cette expression (trop) subjective, définie souvent un produit ou un service pour lequel on ne veut principalement pas payer cher. Utilisée depuis des lunes au Québec, le «beau, bon, pas cher» fait partie de notre vocabulaire et de notre recherche d’obtenir toujours le meilleur à bas prix. En ne prenant pas réellement pour acquis que l’expérience, la qualité se paie et que ce qui est «beau, bon, pas cher» pour un, ne le sera pas nécessairement pour l’autre! 
Le beau
Déjà au départ, on voit qu’on fait face à un problème. Le beau. Quoi de plus subjectif que le beau? Faites le tour des sites de vente de maison et regardez-les toutes. Vous y verrez des décorations modernes, des styles plus rustiques ou même rétros, des boiseries, du plastique, de la tapisserie et du tapis… Tous ces styles sont aimés et appréciés par quelqu’un à quelque part et ce, même si vous ne trouvez pas ça beau. C’est aussi la raison pour laquelle nous n’avons pas tous la même coupe de cheveux, la même voiture et les mêmes vêtements. Parce que notre notion de ce qui est beau n’est pas la même que celle du voisin. Il m’arrive de croiser des gens rouler en Nissan Juke. Pourtant, je trouve cette voiture horrible et ce, bien que je conduis une Nissan. Toutefois, j’imagine que la personne qui est dedans aime sa voiture et la trouve belle, c’est la moindre des choses. Lorsque je vois quelqu’un qui a un style gothique, ça ne m’attire pas et ce n’est pas quelque chose que je qualifierais de beau. Par contre, pour quelqu’un qui apprécie ce style, le beau… C’est ça! Notre vision du beau est influencé par notre personnalité, notre mode de vie, nos fréquentations, notre culture et notre éducation. Ainsi, lorsque vous trouvez le style d’un photographe «beau», cela ne veut pas dire que votre ami l’aimera aussi. Donc, déjà lorsque vous nous dites que vous cherchez un produit ou service «beau», il faudrait déjà se mettre dans votre peau afin d’analyser ce que vous trouvez beau. Donc, si vous aimez le style rustique et que vous demandez à votre ami qui aime le moderne quel photographe «beau, bon, pas cher»… Il vous proposera possiblement déjà quelqu’un qui ne répond pas à vos goûts. À quoi ça vous servira?
Le bon
Un autre point, au combien subjectif, le bon. Le bon, c’est ce qui fait qu’un produit ou service vous donnera le goût de le conseiller, d’en racheter ou simplement de répondre à vos besoins précis. Le bon pourrait être relatif à la durée de vie d’un produit ou encore son efficacité. Encore là, c’est bien peu clair lorsqu’on recherche quelque chose de «beau, bon, pas cher». Pour certains, aller au Dollarama et acheter des jouets à 1$ pour le petit dernier est ce qui concorde avec le bon. Peut-être que pour cette personne, les valeurs de ce qui est «bon», c’est de ne pas dépenser trop d’argent et de changer de jouets plus régulièrement comme ils briseront souvent rapidement. Pour votre voisin, le «bon», c’est peut-être d’aller acheter le jouet à 60$ au Toysrus parce qu’il veut un produit plus durable, de meilleure qualité et qui se brise peut-être moins facilement. Si on cherche un photographe «bon» pour certains ce sera son style qui fera qu’il est bon, d’autres son prix ou encore l’offre qu’il propose que ce soit la retouche, les encadrements, les impressions ou l’expérience. On peut autant trouver qu’un photographe est «bon» parce qu’il offre un service complet de retouche que parce qu’il offre uniquement un CD et que c’est ce que nous recherchons avant tout.
Le pas cher
Sur ce point, il faudrait d’abord que tout le monde gagne le même salaire et ait la même relation avec l’argent. Ce qui n’est pas le cas. Il y a des robes à 300$ et d’autres à 25$… Et vous savez quoi? Les deux se vendent bien! C’est simple, le «pas cher» est toujours relatif à l’importance que nous accordons à un produit, l’idée préconçue du tarif que nous croyons que le tout vaut, le budget que nous lui accordons et finalement notre salaire. Quelqu’un qui fait 300 000$ par année jugera peut-être qu’un tapis d’entrée à 250$ est très bon marché. Pour celui qui en fait 25 000$, le tapis de 250$ sera très dispendieux et il optera peut-être pour celui à 20$ d’une grande surface. Les deux auront trouvé leur compte et seront probablement satisfaits de leur achat. Pour les services d’un photographe, c’est la même chose. Au départ, tout le monde a déjà une idée de combien il paierait pour un photographe. Si vous croyez qu’un photographe coûte 100$, il se pourrait que vous soyez surpris lorsque vous en verrez un afficher ses services à 500$. Le budget accordé à un service est aussi un facteur d’influence. On peut accorder un budget très bas annuellement voir nul au photographe comme on peut être prêt à investir plus de 1000$ par année pour nos souvenirs. Donc, pour quelqu’un qui prévoit aucun ou un budget minime, ça peut paraitre incompréhensible de payer 350$ pour un photographe. Par contre, pour celui qui accorde une grande importance à sa séance ou ses photographies annuelles, ce montant sera prévu au budget et nullement une source d’inconfort. Ce qui n’est pas cher pour vous, pourrait l’être pour quelqu’un d’autre et vice-versa.
Pour éviter de chercher le «beau, bon, pas cher», pensez plutôt à ce qui est beau, bon et pas cher pour vous. Que représente le beau? Du studio, de l’extérieur, de la retouche, aucune retouche, de la spontanéité, du classique? Que représente le bon? Un photographe qui offre toutes les photos sur CD, qui se déplace à domicile, qui retouche ses photos, qui est membre d’une association? Que représente le pas cher? 100$, 200$, 300$? Ainsi ce sera plus facile de chercher un photographe de studio avec un style classique qui retouche ses photos et qui coûte 200$ qu’un photographe «beau, bon, pas cher». Toutefois, il faut aussi parfois être conscient que certaines données de notre équation peuvent être impossible à trouver. Par exemple, si vous terminez avec une équation de «photographe qui se déplace à domicile, qui oeuvre dans le domaine depuis longtemps et qui livre toutes ses photographies avec retouche complète dans un budget de 100$», il se pourrait que vous deviez changer vos attentes ou votre budget. Je suis probablement le «beau, bon, pas cher» de quelqu’un et le «beau, mauvais, cher» d’un autre. Tout est une question de perspective. Après tout, toutes les entreprises sont le «beau, bon, pas cher» de quelqu’un. Suffit de trouver la vôtre!
sarah tailleur, photographe, beau, bon, pas cher
 
 

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