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Photographe: Le numérique et ses faiblesses

Sarah tailleur, photographe, studio photo, photographie, séance photo, québec

Ce matin, alors que je regardais ce qui se passait sur Facebook, j’ai lue que le Cégep où j’ai étudié mettait fin aux laboratoires de photographie argentique. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est l’argentique, c’est la «vieille» photographie avec film. La chambre noire, les chimies et tout le «kit»! C’est normal de tourner la page, de passer plus de temps à axer sa démarche sur la nouvelle technologie. De plus, on y donne des cours de graphisme et non de photographie, je peux donc comprendre leur choix. C’est majoritairement les étudiants près des nouvelles technologies qui intéresseront les employeurs, mais je ne peux m’empêcher d’avoir un petit pincement au coeur pour les photographes en herbe qui ne connaîtront pas l’argentique.  Bien que je n’étais pas celle qui préférait la photographie argentique, je dois avouer qu’elle m’a apprise plusieurs bases que je n’aurais pu avoir si j’avais commencé en numérique.
J’entends déjà d’autres photographes se plaindre «Non mais, passons à autre chose! Le numérique est là pour rester!» Je sais que je ne travaillerai probablement jamais en argentique, mais je crois sincèrement que le fait d’être passé par là aide à notre cheminement. Voici pourquoi l’argentique est une étape cruciale dans la formation d’un photographe:
1- L’argentique ne pardonne pas
Lorsqu’on prend une photographie avec son appareil photo numérique, on la regarde tout de suite après. Si elle est râtée, on recommence, recommence et recommence. On peut voir si elle est surexposée, sous-exposée, mal-cadrée… On peut même la retoucher après à l’ordinateur si on veut. Avec l’argentique, impossible de le savoir avant d’être en chambre noire.  Donc, il faut être très concentré dès la prise de vue. On accorde plus d’importance au cadrage et à l’exposition de la photographie. De plus, comme on ne peut pas prendre 450 photos sur un film, on prend uniquement des clichés qu’on pense intéressants. On évite de cliquer pour rien…
2- Les connaissances techniques
L’argentique surtout totalement manuel permet de comprendre à merveille le temps d’exposition, l’ISO, la profondeur de champs etc. En numérique, on utilise trop souvent les fonctions automatiques à en oublier la base d’une photographie. N’importe qui avec peu de technique peu prendre un appareil numérique en mode Automatique, mais il est beaucoup plus difficile d’être performant en mode manuel argentique pour quelqu’un qui ne connaît pas ça. Avec le numérique, on a offert le travail de photographe à une grande gamme de personnes. Des personnes qui parfois n’ont pas la moindre idée de ce qu’elles font… c’est la que vos connaissances techniques entre en jeu et prouvent le réel de ce que vous êtes!
3-  L’exploration
En argentique, comme on observe nos photographies au développement, on a plus tendance à analyser toutes les photographies qu’on a prises. On peut avoir 24 poses, alors on veut en avoir le plus de bonnes possibles. On devient donc plus enclin à aimer des clichés différents, plus artistiques. L’erreur peut devenir chef d’oeuvre et c’est la beauté de l’argentique. Des photos qu’on aurait supprimées en numérique se retrouve à être nos préférées en argentique.
Sarah tailleur, photographe, studio photo, photographie, séance photo, québec

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