Pour la première fois de ma vie, je me vois confronter à un nouveau défi, mais cette fois tout aussi personnel que professionnel. Il m’est arrivé de vivre conjointement des événements personnels qui influençaient ma vie professionnelle. Que ce soit la mort d’un proche, la maladie, faire des études ou encore l’achat d’une maison. Mais je dois avouer qu’avoir un bébé, c’est jusqu’à maintenant le summum de gestion, car ma grossesse, la naissance et mon congé de maternité influencent beaucoup ma vie professionnelle. Beaucoup plus que vous le pensez probablement. Des situations que je gère déjà sans même savoir ce que c’est de vivre avec un bébé. Bref, voici toutes mes interrogations, peut-être pourrez-vous me conseiller?
Être enceinte et travailleuse autonome, c’est de la gestion en soit. Pour ceux qui ne le savaient pas, mettre en arrêt une entreprise c’est plutôt fastidieux, voire impossible. On s’entend, le bouton «pause» n’existe tout simplement pas. Ce que je veux dire c’est que les demandes continuent de rentrer, que les factures continueront d’arriver, que les mises à jour Web ne se feront pas sans moi et que la concurrence continuera d’exister. Donc, même en congé, je ne le serai pas à 100%. Ça c’est ma préoccupation seulement quand j’essaie d’oublier que je n’ai pas les mêmes possibilités qu’une future maman employée. Une des situations qui me fait un peu peur est que je n’ai pas droit au retrait préventif. Ce qui veut dire que, peu importe ce qui arrive durant ma grossesse, si je dois arrêter le travail pour une raison ou une autre, le tout est totalement à mes frais. Si bébé décide qu’il veut arriver trop tôt, si je me blesse, si j’ai une grossesse difficile, si mon doc décide que je suis en arrêt pour le bien du bébé et bien c’est un salaire zéro. Pas un sous et on espère que le copain aura les épaules assez forte pour supporter le tout. Ça c’est une première réalité qui me fait peur. Présentement, j’ai des rendez-vous jusqu’à 37 semaines de grossesse et plusieurs d’entres vous me le dites déjà «Moi j’ai accouché à ça 37 semaines», «Moi à 37 semaines, j’étais alitée depuis 5 semaines». Je me croise les doigts et j’espère que tout ira bien, c’est tout ce que je peux faire j’imagine. Pour le reste, c’est de gérer les rendez-vous chez le médecin, les prises de sang, les échographies. Et si il y a une chose que j’ai compris avec notre système de santé, c’est qu’on ne pouvait pas vraiment négocier un rendez-vous. Je dois donc parfois déplacer des clients ou courir entre 2 séances. Et Dieu Merci, j’ai des clients hyper compréhensifs.
Pour le congé de maternité, c’est une autre histoire. J’y ai droit, mais comme mon salaire est toujours après déduction, on ne se fait pas particulièrement généreux avec moi et selon mes calculs, je ferai en réalité un peu moins de 50% de mon salaire régulier. Donc, je prendrai 4 mois de congé, pas plus! De plus, je sais que pour certains clients, ma grossesse est dérangeante comme elle me fait avoir des délais plus longs que la normale et qu’ils ne pourront avoir un rendez-vous à la période de leur choix. Je n’aime pas vous décevoir, mais si j’avais attendu d’avoir le temps, je pense que je n’aurais pas pu avoir d’enfant avant 40 ans. Ce que je ne souhaitais pas. On me demande alors à répétition si il est possible de réserver un rendez-vous pour l’automne 2013, après mon accouchement. La réponse est non, le studio sera fermé en automne et l’été est complet. Si ça se trouve la photographe sera entrain d’allaiter, de changer des couches, de tenter de dormir entre 2 boires ou de simplement tenter de m’habituer aux changements qui se produiront dans ma vie. Vous avez droit à votre congé de maternité et moi et j’aimerais ne pas avoir à me sentir coupable de prendre le mien. J’adore mes clients, j’adore mon travail, mais je ne tiens pas à faire une séance avec un bébé de 1 semaine qui ne fait pas ses nuits non plus.
La gestion de l’horaire avant et après la naissance du bébé est une autre préoccupation. Juste la question de la garderie est difficile en soit. Je n’ai pas de vraiment trouvé de garderie, je ne sais même pas si mon bébé ira à temps plein à celle-ci ou si je le garderai le lundi-mardi avec moi. Je ne sais pas si elle fermera tôt ou si je devrai aller le chercher. Donc, j’ai déjà des rendez-vous à l’horaire, mais ne me demandez pas où sera le bébé une fois que mon copain aura terminé son congé, je ne le sais pas encore. J’élabore donc un horaire sans même connaître ma future réalité. C’est pour cette raison que nous avions décidé, mon adjointe et moi, de recommencer la prise de rendez-vous seulement en janvier 2014. Question de me laisser le temps d’accoucher et de créer un semblant de routine avec bébé.
Je sais que jusqu’à maintenant la majorité des clients sont heureux pour moi, on me conseille, on échange sur la maternité, on partage nos coups de coeur côté entreprise de maternité. Je suis choyée d’avoir des gens aussi généreux dans ma vie et qui sont sincèrement heureux pour toute la nouveauté qui se produit dans ma vie. Je vous en serai éternellement reconnaissante et sachez que votre réaction met souvent un baume sur toutes mes questions de femme enceinte. Ce n’est qu’un défi de plus, que j’espère relever haut la main. En espérant que vous serez tout aussi nombreux à mon retour et que je retrouverai autant mes clients que mes partenaires d’affaire!
Une consultante en marketing, ça change quoi pour mon entreprise?
Après des années à être uniquement photographe professionnelle à Québec, suite à des diplômes (DEC en graphisme et BAC en arts visuels), deux livres, des