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Photographe: Une «petite» séance de 16 personnes le 24 décembre?

À la venue de Noël, on commence toujours à penser aux regroupements familiaux et aux festivités. À cette période, je suis perpétuellement étonnée par le nombre de demandes irréalisables que je peux recevoir, mais surtout par les réactions qui suivent celles-ci. De voir comment les photographes devraient être toujours disponibles pour un contrat et que si vous vous prenez parfois à la dernière minute, c’est nécessairement de notre faute. Des commentaires parfois à la limite de l’insulte ou sur un ton condescendant, j’en reçois toutes les années. Ma prise de rendez-vous a toujours nécessité de réserver plusieurs mois à l’avance. Ça c’est pas nouveau et il n’en est même pas question. Je parle de demandes (qui seraient tout aussi dernière minute si j’avais 50% moins de clients) qui sont impossibles lorsqu’on pense que c’est la période la plus achalandée pour tous les photographes. Vous auriez probablement la même réponse en appelant votre coiffeuse à la mi-décembre pour qu’elle vous coiffe le 24 décembre.
En photographie de particuliers, se faire écrire le 1er décembre afin d’obtenir une séance photo de famille le 20 décembre pour obtenir les photos avant Noël, c’est chose commune. Et je vous le dis d’avance, ce sera non et pour un photographe qui gère plusieurs contrats à cette période de l’année, c’est bien souvent irréalisable ! Il n’y a plus de place, car des gens qui voulaient absolument une séance on prit soin de réserver plusieurs mois d’avance. Je compte prendre de petites vacances et crois bien les mériter moi aussi. Même si vous avez reçu un certificat il y a 2 ans, même si vous venez d’Abitibi, même si vous êtes en congé seulement 2 semaines par année, même si votre mère tenait à avoir sa photo, même si vous venez tout juste de découvrir mon travail… Et ce refus ne veut pas dire que je ne vous aime pas, que je n’aime pas mes clients, que je ne suis pas dévouée envers mon travail ou que je ne suis pas quelqu’un de disponible. Mais plutôt, que tout comme vous, j’ai une famille et des vacances. Un bébé qui sera en congé de garderie pendant 2 semaines. Que nous garderons à la maison, son papa et moi. Profiter d’un petit 2 semaines où on se dira «fuck l’horaire, on paiera en janvier» et où elle pourra venir se blottir dans la chaleur de notre lit à 6h00 du matin parce qu’on sera encore trop endormis pour se lever. Avoir en tête notre petite vie sans travail et engagement. Un moment où elle aura ses parents juste à elle, assis par terre à lire des livres ou encore main dans la main pour danser sur une chanson de Noël. De jouer dans la neige et de la laisser sortir sa langue pour attraper des flocons. Prendre le temps, tout simplement.
Je sais que la période des Fêtes serait idéale pour faire des portraits de famille, vous me le rappelez aussi à chaque année, mais est-ce que j’en ai nécessairement envie ? Non. À vrai dire, si j’écoutais uniquement les besoins de ma clientèle, je travaillerais du lundi au dimanche, du 1er janvier au 31 décembre, le matin pour accommoder les enfants qui sont en forme, le midi pour accommoder les chums qui travaillent, l’après-midi pour accommoder les gens qui finissent tôt, la fin d’après-midi pour accommoder les gens qui travaillent de jour et qui ne sont pas disponibles de soir et de soir pour ceux qui ne sont pas disponibles à tous les autres moments. Pendant les vacances, de fin de semaine et sur semaine. C’est ça la réalité d’un photographe et je crois bien «dealer» avec le reste de l’année en travaillant le samedi par exemple, mais je dois aussi m’imposer des limites pour mon bien-être personnel et familial.
Ce métier, il me passionne et ne le remettez jamais en doute. Toutefois, depuis la venue d’Olivia, je conjugue un verbe que j’arrivais mal à conjuguer avant : Vivre.
Je sais, si on considère que vivre c’est de respirer et d’avoir un cœur qui bat, je vivais déjà. Mais désormais, vivre n’est plus simplement question que de respirer… C’est de la rendre heureuse elle, pour qu’elle s’épanouisse et ait de merveilleux souvenirs d’enfance. C’est de sourire jour après jour, de rire, de courir, de jouer, de se coller contre ceux qu’on aime, de travailler avec passion, mais de se reposer avec la même. Alors, ne m’en voulez pas quand je refuse un contrat ou que je vous dis que ce n’est simplement pas réalisable dans les délais. C’est que moi aussi, je veux profiter de la vie…
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