De par mon métier et ma curiosité parfois maladive à en apprendre toujours plus, je suis présente sur plusieurs forums et groupes de photographes. Parfois débutants, parfois professionnels, ça m’aide autant à m’améliorer qu’à cibler les faiblesses des débutants dans le but d’améliorer mes formations et services de coaching. Quand on atteint un certain niveau en photographie, c’est parfois difficile de trouver de bons trucs, car les discussions sont souvent basées sur des sujets qui sont plus rattachés à l’initiation à la photo, les bases et la technique. Les pros gardent leurs trucs de pros, investissent peu de temps sur les «jasettes» entres photographes ou bien les vendent. Ils les disent rarement tout haut pour le plaisir de partager. Et je ne juge pas, je suis pareille. J’ai rarement le temps de commenter une photographie et je suis la première à vendre mes trucs plutôt qu’à les donner. Cependant, lorsque j’y suis pour faire de l’observation chez les photographes amateurs et débutants, je remarque souvent toujours la même lacune, celle qui les empêchera de progresser souvent plus que de ne pas avoir le dernier modèle d’appareil photo: La difficulté à accepter la critique.
La critique, ce n’est pas juste de publier une photo dans un groupe de photographes et d’attendre de se faire dire «Bravo, c’est parfait!». Cependant, c’est malheureusement ce que je vois souvent. Des gens qui ne sont pas prêts à avancer, qui pensent avoir atteint leur sommet en une photographie. Personnellement, la critique est ce qui m’a fait le plus avancer. Encore aujourd’hui, dans des contextes adaptés à la critique (évidemment pas sur une page promotionnelle), elle m’aide! Quand j’étudiais en graphisme, on avait un babillard de critiques. On plaçait notre projet à la vue de toute la classe et on se faisaient «garocher» des critiques. Les premières fois, hiiii que ça faisait mal. On passait parfois de «je pense que je suis le meilleur» à «je veux changer de programme maintenant, je n’y arriverai jamais!» en moins de 10 minutes. On sortait parfois de la classe les larmes aux yeux et d’autres pouvaient devenir plutôt colériques. Ça pouvait être assez pour que deux personnes cessent de se parler pour quelques jours. On prenait ça personnel. Ça c’était la première année. Rendu à la dernière année de notre technique, quand quelqu’un proposait une critique, on répondait souvent avec curiosité, on se demandait comment améliorer, comment trouver des pistes de solution. On pouvait finir trois personnes sur un ordinateur ou autour d’une feuille et d’un crayon à se lancer des idées. À ce moment précis, on évoluait. C’était l’évolution entre un esprit fermé et un esprit ouvert. Un esprit fermé, ça n’avance pas. Ça se frustre, ça clâme son innocence et ça lance des reproches aux autres de ne pas comprendre «son art» ou «son concept». Un esprit ouvert, c’est une personne qui avance. Ça se questionne, ça cherche à vouloir mieux, ça progresse et raisonne. J’ai toujours pensé que les esprits ouverts allaient plus loin dans toutes les sphères de leur vie…
Vous savez, tout n’est pas une question d’art et d’être un artiste incompris. Il n’y a pas une journée sans que je vois quelqu’un qui se défend de critiques à coups de «ah! Mais c’était voulu ainsi!», «Chacun sa vision de l’art!!» ou encore «C’était mon concept!». Ces phrases, je les trouve un brin pathétiques par la fermeture qui s’y rattache. Ça me montre quelqu’un qui voulait recevoir des fleurs, mais parfois sans en mériter l’entièreté du bouquet ou même pas un pétale. L’art, aussi subjectif soit-il, a tout de même certains repères et certaines règles esthétiques. Oui, une photo surexposée est surexposée et il doit avoir une méchante bonne intention et un résultat sublime pour nous le faire oublier. C’est un défaut technique flagrant, que vous soyez un artiste ou pas. Oui, un problème de composition en est un aussi. Des règles de compositions existaient avant même l’appareil photo, vous n’inventez rien! Une mauvaise retouche est une erreur, pas un style. Un flou incontrôlé peut parfois donner des belles surprises, mais il peut aussi être désagréable à regarder. La vérité, c’est que parfois, quand 5 personnes vous disent que votre photo est mal cadrée ou que la retouche est trop apparente, c’est que c’est vrai. Même si vous pensez que vous êtes donc artistique et qu’on ne comprend pas votre démarche. Mais vous savez, ça existe une démarche comprise, mais ratée! Que le problème existe et qu’il est bel et bien là, ça se peut aussi. Évidemment, ce qui est difficile, c’est qu’il faut en prendre et en laisser. Si sur 10 critiques, 8 vous disent que votre photo est trop lumineuse et contrastée, qu’une vous dit qu’elle n’aime pas le vert et la dernière qu’elle n’aime pas la composition… Il y a des bonnes chances que la priorité soit à la luminosité. C’est de se bâtir un esprit critique pour ensuite être capable de raisonner par soi-même et de voir nos lacunes.
Alors, plutôt de dire «C’est voulu!!!» en fermant toutes les portes aux commentaires, demandez-vous plutôt «Qu’est-ce que je pourrais faire de différent la prochaine fois pour m’améliorer?». À partir de là, vous aurez décidé si vous voulez évoluer ou décider de stagner.
Photographe de maternité à Québec
Depuis mes débuts de photographe, mon service de photographie de maternité et de grossesse est celui que je préfère. Située à Québec, je réalise mes