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Travailler le samedi? Je prends une pause.

En me lançant comme photographe indépendante, il y a déjà près de 15 ans, mon désir était de plaire à tous. Je voulais tellement augmenter ma clientèle et me faire connaître que j’avais dit adieu à une certaine qualité de vie. De 19 à 29 ans, j’ai littéralement rien vu de ma vie. Maintenant maman de 3 enfants de 2 à 9 ans, je dois avouer que chaque enfant m’a fait repenser mon horaire. Maximisant mes activités en entreprise, mais aussi en diversifiant mes services en marketing, je suis définitivement ailleurs. Travailler le samedi? De moins en moins envie!

Photographe disponible 7/7

Mes débuts de photographe étaient marqués par ma disponibilité. J’étais littéralement toujours entrain de dire oui. Tôt le matin, tard le soir, le samedi et le dimanche… Aucune plage horaire allait m’empêcher de prendre un nouveau client. La vérité, c’est que plus on donne des disponibilités et plus les gens en prennent. Réaliser une séance photo un samedi soir, on s’entend, ce n’est vraiment pas nécessaire. Pourtant, ouvrir la porte à ça, c’était l’accepter. J’ai donc été plusieurs années à m’imposer un horaire flexible dans l’unique but de plaire. Mais plaire, ça ne rend pas nécessairement plus heureux à la finale quand on a l’impression de se négliger soi-même.

Photographe, mais aussi maman de trois enfants

Ma vie (personnelle et professionnelle) a beaucoup évolué dans la dernière décennie. Quand Olivia est arrivée, je la gardais souvent avec moi sur semaine pour travailler le week-end. Avant la garderie, c’était facile de faire mon horaire de famille. Elle avait peu conscience des jours. Moi, je pouvais travailler le week-end et profiter de sa présence la semaine. Puis, Louis est arrivé. Encore une fois, deux enfants en horaire de garderie, ça allait plutôt bien. On partait même en vacances sur semaine pour découvrir le monde. L’école est arrivée pour un, puis deux enfants. À travers ça, une pandémie et un troisième bébé aussi. Ce sont ajoutées les activités sportives et parascolaires multiples. Mon horaire, qui était si adéquat, est devenu rapidement un fardeau pour mon mari. Bien que polyvalent, mon amoureux ne peut pas être physiquement à deux endroits en même temps. Courant le hockey et le basket, avec la 2 ans dans ses bras. Parfois, à des heures où toutes les activités débutent en même temps avec une sieste qui n’aura jamais lieu. Je l’aime trop pour lui imposer ça!

Maman absente, papa surchargé 

Je suis fille d’une infirmière ayant travaillé une fin de semaine sur deux toute sa vie. La vérité, c’est que je me souviens m’être ennuyée d’elle. Je me souviens les fins de semaine à courir les arénas en tenant la main de mon papa. Bien que j’adore mon papa et que j’ai tellement de bons souvenirs des frites sel et vinaigre autour de la glace, il reste que mes meilleurs souvenirs étaient avec mes deux parents. Quand ils ouvraient une bouteille de vin le samedi et que la musique résonnait dans la cuisine. Quand le logement sentait les vacances et la vie le temps d’une soirée. Une fin de semaine avec mes parents, c’était assez pour ramener le bonheur dans mon coeur d’enfant. Je sais que ma mère a fait ce qu’elle pouvait à l’époque. Cependant, je réalise que moi j’ai le choix de reproduire ce mode de vie et manquer de moments précieux… Ou pas!

Repenser sa carrière de photographe pour sa famille

Ma carrière a pris une énorme place pendant ma vingtaine. Par moment, c’est même l’entièreté de ma vie qu’elle semblait prendre. Une vie qui tournait autour de mes horaires impossibles. Un chum, devenu papa et mari, qui lui aussi en fait beaucoup pour que je préserve ma vie professionnelle. Je suis passée de tous les samedis à une fin de semaine sur deux pour un samedi par mois. Les samedis estivaux sont devenus absents. De juin à août, je n’en offrais déjà plus. J’ai étendu mes activités professionnelles pour retrouver un horaire plus saint du lundi au vendredi comme tout le monde. J’en viens cependant à la conclusion que ça me fait de la peine de manquer une partie de hockey. Même si ce n’est qu’une seule par mois. Que ça me fait de la peine de pas voir le premier but. Que ça me fait de la peine de ne pas être dans les estrades pour crier «Let’s go Olivia!» quand elle joue au basket. Que ça me fait de la peine de ne pas bercer Anna pour sa sieste du samedi. De devoir constamment demander de l’aide ou des lifts pour mes enfants parce que je ne peux jouer mon rôle de maman. D’être absente pour des premières fois (ou même des dernières fois) importantes dans la vie de mes enfants. Bien que j’aime encore beaucoup la photo, la vérité c’est que le samedi, mon appareil photo semble plus lourd autour de mon cou. Il semble me rappeler ma propre vie que je manque. L’impression de ne pas se sentir au bon endroit ou de ne pas être 100% avec mes clients.

Une décision à moi de moi

Je suis extrêmement consciente que le samedi est une plage horaire très en demande. Que 99% de mes clients prendraient cette disponibilité et que je n’aurais jamais assez de samedis pour rendre tout le monde heureux. Je sais que c’est une décision qui pourrait me nuire. Je ne peux qu’espérer que vous la comprendrez. Dès 2023, une page se tournera pour moi. Mes rares samedis seront uniquement offerts en dernier recours à mes clients réguliers (des gens qui viennent me voir plusieurs fois par année) ou au forfait grande famille. Ce sera peut-être un samedi aux 2 ou 3 mois. Peut-être un samedi promotionnel par saison. Parfois même aucun si les activités des enfants ne me le permettent pas. Je ne garantie plus cette disponibilité et ne la prend plus pour acquis. Les nouveaux clients n’accèderont plus à cette disponibilité convoitée. Je me réapproprie ma vie, mes samedis et le temps que je peux prendre avec mes jeunes enfants pendant qu’ils le veulent encore. Pour une séance photo, il y aura toujours les pédagogiques, les relâches, les congés parentaux, les horaires flexibles de télétravail ou les vacances. Le temps de voir grandir les enfants que j’ai mis au monde. Le temps d’être la mère que j’ai envie d’être pour eux.

Mes rendez-vous déjà réservés pour 2023 ne seront pas impactés. Je respecterai les engagements que j’ai déjà réservés. 2023 sera la continuité de ce que j’ai commencé en 2021-2022, c’est-à-dire réaliser plus de photographie corporative du lundi au vendredi. Je reste donc disponible pour toutes les entreprises qui m’appuient grandement dans le maintien d’une routine familiale plus saine. Je le suis aussi pour toutes les futures mamans, familles et parents qui veulent me voir sur semaine. Pour qui j’ai un plaisir de créer de magnifiques photos. Il me fera plaisir de soumissionner sans frais sur les projets qui vous tiennent à coeur.

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