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Ces photographes qui accrochent leur appareil

Le métier de photographe n’a jamais été réputé pour sa stabilité. Hautement compétitive, la photographie est un domaine qui attire énormément de gens, mais qui permet à peu de survivre. Les deux dernières années en ont échaudées plus d’un. Après des fermetures répétées et des pertes financières importantes, la précarité est forte. C’est avec tristesse que je vois de multiples collègues photographes talentueux quitter leur carrière de photographe… Et malheureusement, bien que je ne ne sois pas là, je les comprends. Choisir de quitter la photographie est parfois la route de la raison…

L’instabilité du métier de photographe pousse à quitter le domaine 

La passion est ce qui guide un bon nombre de photographes. Je ne connais pas un seul photographe qui est devenu photographe pour devenir riche. Ce sont généralement des gens passionnés, chaleureux, emphatiques, généreux et créatifs. Des cerveaux gauches qui ont de la facilité à vivre d’amour et d’eau fraîche. Le gain financier n’est rarement l’objectif principal (même si une carrière qui va bien peut être très prolifique). La passion n’est cependant pas une monnaie d’échange. Le salaire d’un photographe indépendant est très instable et son pouvoir d’achat peut en être affecté. Passer d’un revenu estimé de 1500$ à 0$ en une semaine avec l’annulation d’un corporatif ou d’un mariage, c’est chose courante quand on est photographe… Surtout actuellement! Il s’agit de quelques annulations, d’un no show ou d’un report pour que la facture d’épicerie devienne difficile à payer. Dans les deux dernières années, il est arrivé que je doive assumer des pertes financières mensuelles de 75% en photographie. Imaginez-vous un instant, votre patron qui vous annonce qu’il vous retirera 75% de votre salaire sans prévenir. C’est ce qui nous arrivait, mais parfois plusieurs semaines en ligne. On peut tolérer quelques annulations annuelles, mais quand les annulations deviennent plus fréquentes que les prises de rendez-vous, ça vient jouer dans la tête et ça affecte aussi le porte-feuille. Dans les deux dernières années, il y a eu des périodes très pénibles. Sans rassemblement, pas de photographie de famille élargie, de mariage ou d’événementiel. Aux moindres symptômes, on vide le calendrier!

Quitter la photographie pour la stabilité… Ou retourner à ses anciens amours!

La pandémie aura eu la peau de plusieurs photographes qui ont pris la route de la stabilité. Il faut dire que la photographie est un domaine qui a attiré plusieurs passionnés qui provenaient de d’autres domaines. En fait, je connais plus de photographes qui n’ont pas étudié en photographie que l’inverse. En quittant, plusieurs ont fait le choix de retourner vers la sécurité d’emploi que leur assurait leur emploi initial ou leur champ d’études. Certains se sont dirigés vers des domaines en demande comme la santé, l’éducation, les services à l’enfance ou dans des boulots administratifs. Ayant famille à nourrir et logement à payer, la sécurité d’emploi, la stabilité d’horaire et de revenu peuvent influencer grandement ce choix. Quand la passion pour la photographie est ombragée par le stress permanent, ça enlève le plaisir de la pratiquer!

L’augmentation du coût de la vie touche aussi les photographes

Actuellement, l’inflation est à son maximum… Ou le sera sous peu! Un salaire qui suffisait ne suffit peut-être plus. Les photographes doivent payer des comptes eux aussi et le stress financier est grand quand on a des bouches à nourrir. Malheureusement, les clients sont aussi de moins en moins nombreux. On ne se paie pas une séance photo quand on a de la difficulté à payer notre hypothèque. Ainsi, les photographes voient leurs semaines dégarnies et s’inquiètent de leur sort. Ils voient les factures s’empiler et la carte de crédit se remplir. Ils paniquent à l’idée d’avoir une dépense imprévue comme une caméra, un ordinateur ou un flash qui lâche. J’ai rarement vu autant de détresse dans le domaine que maintenant. Des photographes anxieux, déprimés et j’oserais dire, dépressifs. Les temps sont durs et l’horizon des prochains mois n’est pas tellement plus rassurant.

Choisir d’être employé et photographe 

Un bon nombre de photographes choisissent désormais d’avoir un emploi à temps partiel. Cet emploi permettra d’avoir un salaire régulier qui viendra palier aux annulations et semaines creuses. Sans être employée, c’est le choix que j’ai fait un peu avant la pandémie, mais qui s’est encore plus confirmé pendant. En plus de mon bagage professionnel et mes études, j’ai décidé de suivre des formations en marketing spécialisées en rédaction Web axée sur les moteurs de recherche (SEO) et en marketing numérique (Google ADS et médias sociaux). Cet ajout à mes services m’a permis d’aller gagner de nouveaux clients corporatifs qui m’assurent un revenu mensuel régulier. La photographie occupe une place importante dans ma vie, mais plus toute la place. Ça m’enlève un gros stress financier de ne plus paniquer lors d’une annulation et mon anxiété ne s’en porte que mieux. Point négatif, ça enlève aussi beaucoup de lassitude au niveau de l’horaire quand on veut booker un client. Donc, pour certains photographes, c’est plus facile de quitter complètement que d’être à moitié disponible. Toutefois, être multidisciplinaire, c’est tendance et même un atout actuellement avec le manque de personnel.

Vous voulez aider votre photographe préféré à survivre aux prochains mois? Si vous en avec les moyens, offrez-vous une séance photo avec un photographe professionnel! C’est la grande différence que vous pouvez faire dans sa vie actuellement. Vous n’en avez pas? Référez-le à vos proches et aux entreprises qui pourraient en avoir besoin.

Et svp, respectez-le! Ce n’est pas le moment de négocier des prix à la baisse. Chaque contrat peut faire une différence!

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