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Photographe: L’inspiration, la confiance du client et l’équipement

«Bonjour à vous Sarah Tailleur,

Je vous souhaite tout d’abord une très bonne année !! Qu’elle vous apporte tout ce que vous pourriez souhaiter. Je m’étais permis de vous contacté car je trouvais votre travail vraiment très intéressant et votre approche artistique vraiment superbe.

De la vieille France, j’ai acheté votre livre que je dévore avec un appétit d’ogre, mais j’aimerais vous poser quelques questions si vous voulez bien m’aider. Bien que je me doute que vous devez être inondée de mail je serai très heureux si vous le pouviez. Une de mes questions est d’où vous viennent vos idées de poses et comment arrivez vous à ne pas reproduire deux fois la même photo avec deux personnes différentes  ?

La deuxième est comment avez vous convaincu vos premiers clients de vous faire confiance alors qu’on n’a pas encore de portfolio à leur montrer.

La troisième question, et je m’arrêterai là, avez vous dès le départ, investi dans un studio pour faire vos prises de vues sachant que cela a un coût qui n’est pas forcément amorti surtout les premiers temps.

Voilà je ne vous embête pas plus, mais je travaille bien qu’étant un homme à essayer de percer dans les photos de personnes surtout la famille, les femmes enceintes et les bébés. C’est pour moi une grande récompense quand les yeux s’illuminent devant une photo qu’on a essayé de rendre belle. Bien merci à vous encore une fois et continuez à nous faire rêver.

JM»

Bonjour JM!

Je vous souhaite aussi une merveilleuse année qui apportera son lot de bonheur dans votre vie. Bien heureuse d’avoir des nouvelles de la France! Pour répondre à vos 3 questions, j’essaierai d’être le plus concrète possible et directe afin d’éviter de pondre un article de 3 pages. Évidemment, les réponses sont parfois courtes et bien simples, mais dans la réalité il faut parfois redoubler d’efforts.

L’inspiration… Ah!! Quel sujet! Habituellement, j’essaie de consommer énormément de photographies, d’élargir mes horizons au niveau de ma culture générale, de m’intéresser à une foule de sujets. Que ce soit en visitant des blogues, en lisant des revues, en allant à des expositions… Juste sortir du studio finalement! Ça me permet ainsi d’en connaître mieux sur les passions, les tendances et les styles en vogue lorsqu’il est question de réaliser une séance avec des clients qui eux aussi ont des choses en tête. D’abord, j’évite à tout prix de faire du plagiat pur et dur. Ce qui est malheureusement très commun avec la venue de Pinterest. Évidemment, certains concepts sont des classiques et revisités régulièrement, si on parle du bébé sur le bras de papa sur fond noir, une future maman à contre-jour etc. Toutefois, j’essaie toujours de discuter avec mon client avant la séance afin de mieux le connaître, ainsi que ses goûts et pouvoir alors faire travailler mon esprit créatif afin de lui fournir une idée jamais-vu (ou du moins que je n’ai jamais vu!). À ce moment, je lui propose une foule d’idées qu’il peut modifier, ajuster ou encore oublier. Ces idées, je les imagine de toute pièce. Par exemple, pour le fond à utiliser, j’enverrai plusieurs exemples à mes clients en leur demandant de préparer X ou X chose. Je leur dirai quoi porter ou quelles couleurs utilisées. Je leur expliquerai l’ambiance avec des photographies de l’ambiance recherchée. Cependant, pour un concept proposé, il y aura toujours 5-6 photos d’inspiration. Donc, impossible de plagier puisqu’on créé une idée qui n’existe pas. Je peux très bien lui montrer une photographie d’un fond rose avec de multiples fleurs jaunes suspendues en lui demandant de faire quelque chose du genre, avec un fond bleu et du papier de soie mauve froissé. Il comprendra mon idée, il comprendra aussi mieux comment la réaliser, mais on s’entend sur le fait que des fleurs jaunes sur du rose sont très différentes du papier de soie mauve sur fond bleu. L’inspiration y sera, mais ne sera en aucun cas identique. Comme vous l’avez possiblement lu dans mon livre, il y a une citation que j’aime beaucoup «Copier sur un seul, c’est du plagiat. Copier sur plusieurs, c’est de la recherche». Et c’est exactement ce que je fais. Quand j’ai une idée en tête, je l’exprime à mon client en l’inspirant plutôt qu’en l’invitant à copier un concept tout fait sur Pinterest. De plus, je tiens à ce que mes services soient très personnalisés… Quand un client et moi avons une idée, j’évite de la refaire avec un autre client même si celui-ci me le demande. Je les encourage plutôt à créer leur idée qui sera tout aussi belle, mais aussi unique!

En ce qui attrait au portfolio, l’idéal est de s’en monter un à l’aide de séances qu’on réalisera pour le plaisir au départ. J’en parle d’ailleurs à la page 26 de mon livre, il peut être une bonne idée de réaliser des séances similaires à ce que vous voulez faire. Séances où vous choisirez lieu, style, modèle etc. Par exemple, si vous ciblez une clientèle de futures mamans en lumière naturelle, alors il serait une excellente avenue d’effectuer des prises de vue de quelques futures mamans aux styles différents en lumière naturelle. Ainsi, vous pourrez garnir votre portfolio avec des photographies qui représenteront ce que vous aimez et souhaitez faire. C’est ce que j’ai fait, car il est vrai qu’il est difficile de demander à un client de nous faire confiance sans avoir vu ce qu’on fait. C’est un peu comme si nous allions dans un restaurant qu’on ne connait absolument pas et que le serveur nous disait «faites-nous confiance» sans nous montrer le menu. On serait sans doute sous nos gardes et certains quitteraient même le restaurant!

Finalement, oui j’ai investit dans un studio dès le départ, car c’était initialement ce que je faisais. Je n’ai pas commencé la photographie en lumière naturelle ou dehors, mais bien en studio. C’est le premier médium que j’ai testé. Au départ toutefois, c’était dans une pièce de mon appartement. Rien à voir avec le studio à même mon domicile que j’ai aujourd’hui. Mon truc était d’investir selon les nécessités. Je n’ai pas commencé en m’achetant 10 objectifs, 6 flashs, 2 boîtiers et tout la tralala. J’ai commencé avec le strict minimum: 2 flashs, un boîtier, 2 objectifs etc. Puis, quand j’avais les moyens ou que j’avais besoin techniquement de quelque chose de nouveau, je l’achetais. Il y a une fausse croyance qui veut que les bons photographes ont nécessairement du stock pour 20 000$ dès le premier mois, mais c’est faux. Essayer de combler ses lacunes en montrant qu’on a un gros appareil n’a jamais aidé personne. Vaut mieux un photographe qui réussit à vous émerveiller avec peu d’équipement que celui qui a de l’équipement jusqu’au cou et vous déçoit. Les clients se foutent de votre matériel, ils veulent du résultat.

Bon, j’espère que mes réponses furent claires et qu’elles répondent mieux à vos questionnements. Je vous remercie de votre intérêt, ainsi que de l’achat de mon livre. Pour ceux que ça intéresserait voici le lien pour procéder à l’achat.

Au plaisir!

Sarah

Vous avez une question? Écrivez-moi à photo@sarahtailleur.com en ayant comme sujet «Question photo» et peut-être ferez-vous l’objet d’un article.

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