Travailler jusqu’à 2 heures du matin, croquer une toast devant l’ordinateur ou encore prendre ses courriels à toutes les minutes, je vois bien que dans ma nouvelle vie de maman de 2 enfants, ça ne fonctionne plus. Je dois me faire une raison et accepter que ma productivité dépende désormais de deux petites bestioles. Qu’au lieu de rouler toujours à 125%, je dois accepter parfois de passer quelques jours à 80%. Le sentiment de culpabilité de ne pas le faire pour ma vie professionnelle prend le dessus, puis d’un autre côté, le sentiment de culpabilité de ne pas offrir le maximum de moi-même à mes enfants revient en force. Est-ce possible de mener une vie d’entrepreneure accomplit même en choisissant d’avoir des enfants?
Depuis l’arrivée de Louis, mon deuxième enfant, je me redécouvre en tant que mère, mais aussi en tant que femme. Je me découvre de la tendresse, un côté maternant et même de la zénitude que je ne croyais même pas posséder. L’impression d’un vent frais dans mon coeur er mon cerveau. De vivre au son du bonheur. Par contre, à force de m’aérer l’esprit de la sorte, je réalise que l’énergie que je mettais dans le développement de mon entreprise n’est plus la même. Je suis trop dans mon nuage de maman, comme si je planais encore dans les hormones du bonheur. Ça, c’est la partie qui me fait peur dans la vie de maman. Pas le bonheur évidemment, mais plutôt de rester trop longtemps la tête dans mes beaux gros nuages roses qui sentent le caramel. Mon travail de photographe, je l’adore et je me trouve tellement choyée de le pratiquer. Sincèrement, c’est une des plus belles choses qui me soit arrivé. Il n’y a pas de mots assez forts pour expliquer combien ça me rend fière quand vous me confiez vos souvenirs. J’aime évoluer et grandir avec vous. Cependant, j’ai parfois l’impression que ma vie professionnelle d’entrepreneure est incompatible avec celle d’une vie de maman épanouie. Peu importe où je mets mon énergie, je me sens coupable de ne pas être ailleurs. Coupable de ne pas mettre plus de temps sur mon entreprise lorsque je suis avec les enfants. Coupable de ne pas passer plus de temps avec mes enfants quand je dois travailler. Un dilemme qui doit être présent dans la vie de plusieurs mamans.
La partie qui me fait terriblement peur, c’est que ma carrière et mon salaire dépendent de ce temps que j’investirai. Après 7 ans à mon compte, j’ai toujours autant «la chienne» que ça arrête. Je ne peux m’asseoir sur mon derrière et prendre pour acquis ce que j’ai déjà. Et si on se tannait de moi? Et si mon marketing devenait si peu présent que les contrats n’entraient plus? J’ai toujours pensé qu’on commence à reculer dès le moment où on stagne. Dans un domaine hautement compétitif comme la photo, il n’y a pas de place pour une vitesse de croisières. Toutefois, en tant que maman, c’est certain que je vois que je ne peux pas toujours faire la course ou compétitionner avec celle que j’étais sans enfant. Le service que j’offre est encore effectué avec rigueur et j’y mets encore des efforts pour préserver une qualité irréprochable, mais qu’en est-il du marketing, de la publicité, des salons et du développement? Je ne peux penser que tout ça se fera tout seul! Mais pourtant, pendant que je joue dans la neige avec les enfants, je me fous royalement du nombre de «like» que je gagnerai. Le problème, c’est que je joue peut-être trop dans la neige! Puis-je réellement compter uniquement sur les bonnes références pour faire rouler la business? Au fond, peut-être que ça me rend attachante d’être une maman, mais pour d’autres, c’est peut-être une faiblesse… Difficile à dire.
C’est un deuil à faire ou la vie professionnelle reprend son élan lorsque les enfants grandissent?
Relation amour/haine avec mon horaire
Trop vide ou trop plein… Il y a toujours quelque chose qui cloche avec mon horaire. C’est l’histoire perpétuelle de ma carrière. L’air de rien,