En photographie immobilière, une tendance est bien implantée dans les demandes de courtiers immobiliers. La réalisation des photographies immobilières pour 100$, au mieux 120$. C’était ainsi il y a 15 ans et malheureusement, ça semble encore être pratique courant. La photographie immobilière ne semble pas suivre l’inflation. Malheureusement, les photographes qui acceptent de réaliser ce type de mandat à bas tarif nuisent à leur profession, mais aussi à leur carrière. En immobilier, non, un photographe ne devrait pas charger 100$. La qualité de ses photographies immobilières aura un impact direct sur le nombre de clics, de visites, de partages et même la vente. Une maison qui attire risque de se vendre plus chère. Alors, 100$, c’est drôlement pas cher payé pour une commission de plus de 10 000$!
Le temps nécessaire pour réaliser des photographies immobilières
Lorsqu’une demande pour des photographies immobilières arrive dans les courriels, le photographe immobilier doit effectuer une gestion. Il répond aux courriels, soumissionne, rédige et transmet un contrat au courtier immobilier (ou à l’agence immobilière). Ensuite, il prépare son équipement et se dirige vers le lieu à photographier. Ses déplacements, avec le coût actuel du gaz, devront être retirés du tarif initial. Une fois sur place, il y sera pour minimum 30 minutes pour un cottage moyen et devra rentrer au bercail (et dépenser encore du gaz). Son travail ne se termine pas là, il doit télécharger les photographies, les trier et effectuer une retouche de base. Un travail devant son ordinateur d’environ 1h30. En temps, tout ce qui est réalisé pour une seule maison à photographier peut représenter un peu plus de 3 heures.
L’équipement et les coûts d’un photographe immobilier
Pour réaliser de bonnes photographies immobilières, l’objectif grand angle est un incontournable. D’ailleurs, c’est personnellement à peu près lors de ces seuls contrats que je le sors puisqu’il est rarement adapté au portrait. Il faut donc investir dans cet objectif et s’assurer que son revenu permet d’en racheter un rapidement en cas de bris. Un trépied pour assurer la stabilité des longues expositions et finalement un boîtier de plusieurs milliers de dollars. À chaque fois que je clique, mon équipement dépéri. C’est pourquoi un pourcentage de mes contrats doit être économisé pour m’assurer d’avoir un fond de roulement. En plus de la prise de vue, la post-production nécessite un ordinateur performance, des logiciels coûteux et finalement tous les frais d’électricité, chauffage, assurances, internet, téléphonie, publicités et Web. Gérer une carrière de photographe, c’est coûteux!
Exemple fictif d’un photographe immobilier
Je suis à Sainte-Foy et je dois aller photographier une maison à Beauport, qui est à 20 km de chez moi. Le courtier immobilier a besoin des photographies d’ici 24 heures pour mettre en ligne la résidence. On discute par courriel, je lui envoie mon tarif et on signe un contrat. Je prépare mon matériel, j’embarque dans mon auto et je conduis environ 30 minutes pour me rendre à destination. Voici les détails de ce mandat:
- 30 minutes de gestion (courriel, soumission, contrat et préparation du matériel)
- 60 minutes de transport (aller-retour) – 30$ (0,75$ le km)
- 30 minutes de prise de vue (si je suis rapide)
- 90 minutes de transfert, sélection, retouche, livraison et facturation
- Retouche rush
- License d’utilisation commerciale
Si je résume, je reçois 100$+tx pour tout ça. Je débute en retirant 25$ au montant pour payer mes impôts à la fin de l’année et je retire 30$ pour les frais de transport (gaz+entretien). Le gaz est cher et un montant doit me permettre l’entretien de mon véhicule de travail. Il me reste donc 45$ pour payer près de 3,5 heures de mon temps. 3,5 heures, c’est si j’ai été rapide dans toutes les étapes, car ça peut facilement monter à 4h ou 5h si je dois retoucher les cadres, un chat ou des rideaux jaunis! Donc, c’est finalement (maximum) un salaire de 12,85$ de l’heure. Ouf, c’est pas beaucoup pour 6 ans d’études,15 ans d’expérience et plus de 20K d’équipement.
Ah! Mais j’ai d’autres dépenses d’entreprise que j’allais oublier. J’ai des assurances, de l’équipement qui s’use à chaque contrat, mon ordinateur, mes logiciels et mes frais fixes (électricité, internet et téléphone) que je dois déduire de chaque contrat… Oups! J’ai finalement travaillé pour un peu moins de 5$ de l’heure. Si j’ai fait plus d’heures que je le devais, je paie pour travailler. Mcdo paie mieux ses employés!
Courtier immobilier: Comment obtenir un meilleur tarif pour des photographies immobilières?
Chaque courtier immobilier souhaite obtenir le meilleur tarif lorsque vient le temps d’engager un photographe immobilier. Ils veulent tous économiser. En même temps, c’est de l’argent de plus dans leurs poches! Si vous respectez votre photographe et souhaitez être éthique dans votre méthode de travail, voici quelques trucs pour vous obtenir un prix plus raisonnable par maison. Pensez d’abord à minimiser les frais de base et maximiser le transport de votre photographe immobilier. Pourquoi ne pas lui offrir une liste de maisons à photographier afin qu’il puisse en faire plusieurs en une journée. Il pourra créer un itinéraire qui maximisera son temps et ses déplacements.
En offrant la prise de vue de plusieurs projets immobiliers, le photographe immobilier pourra se permettre de réduire son temps de gestion puisqu’un plus gros mandat nécessite tout de même qu’un contrat et une facture. Il pourra ainsi vous offrir un tarif groupé… Mais probablement pas à 100$ par maison!