Il y a plus de 2 ans, le Groupe Santé Expert m’a offert un contrat auquel je n’avais jamais pensé. Ce qui devait être qu’une simple rencontre pour collaborer à titre de photographe pour la clinique Prenato s’est terminée en offre d’emploi de gestionnaire de médias sociaux. Ce contrat et ma compétence dans celui-ci m’ont ensuite ouverts d’autres portes. Celles du District Santé et de Genolife – Ma santé génétique. Est-ce que l’ouverture d’une porte nécessite de fermer celle de mon premier amour qu’est la photographie?
Gestionnaire médias sociaux polyvalente
J’ai débuté avec confiance, en sachant que j’avais probablement tout ce qu’il fallait pour relever ce défi. En fait, j’ai réalisé que j’étais une multidisciplinaire parfaite pour ce type de poste. Je gère bien mon horaire, je suis à mon compte depuis plus de 10 ans, j’ai un esprit entrepreneurial créatif fort, je peux réaliser facilement des visuels de par mes diplômes en graphisme et en design graphique, réaliser mes propres photographies, les retoucher ou encore connaître les règles d’utilisation de celles-ci de par mon bagage de photographe et suite à l’écriture de mes livres, j’ai réalisé que l’écriture me faisait vibrer. Une designer graphique-entrepreneure-photographe-rédactrice accro aux médias sociaux… Un bon parti pour une entreprise, non?!
Pas juste une photographe!
La question était plutôt: Pourquoi je n’y avais jamais pensé? La réalité c’est qu’à mes débuts à titre de photographe professionnelle, j’étais trop entêtée pour faire autre chose. La fierté d’être l’une des rares au Québec à bien vivre de ce domaine précaire, mais aussi celle de me réaliser entièrement. Cette épopée m’a permis de me découvrir en tant qu’entrepreneure, que femme et même en tant que mère. J’y ai poussé mes limites et elles ont parfois été trop dépassées. Le stress, l’angoisse, la fatigue y étaient, mais je ne voulais pas avoir un autre emploi lorsqu’on me demandait «Que fais-tu dans la vie?», car je ne tolérais pas les «Photographe? Mais c’est quoi ton vrai emploi?. Je voulais être le visage même de la photographe qui réussit. Rien d’autre.
Maintenant trentenaire et un peu plus sage, j’ai réalisé que j’avais fait ma place en photographie. Que la signature que j’avais créée, personne ne pouvait me l’enlever. Que je ne sentais plus cette pression d’être que ça et surtout, que je n’étais pas QUE ça. Que l’expérience que j’avais acquise valait beaucoup. Avec deux enfants, peut-être un troisième un jour et un mari que je compte bien voir, le rythme devenait insupportable. Les annulations imprévues, les reports et l’horaire changeant étaient difficiles à conjuguer avec ma vie familiale, financière, mais aussi pour mon bien-être mental. Cette pression de toujours en faire plus en cas d’annulations ou de retards de paiement. Survivre à une perte de revenu causée par les microbes hivernaux, passer mes étés à photographier des familles parce que c’était la saison pour renflouer les coffres, travailler tous les samedis ou encore devoir gérer des heures de retouche de soir en moments de rush. Quand la passion se fait dévorer par l’épuisement. C’est que le mode de vie est trop fou!
Marketing, rédaction, médias sociaux, graphisme et photographie
En acceptant ces mandats, j’ai réalisé qu’être multidisciplinaire me convenait mieux. Comme je ne suis plus qu’une photographie, j’ai désormais un revenu fixe qui entre tous les mois. Je suis toujours à mon compte et j’agis à titre de consultante. Tantôt en gestion des médias sociaux, tantôt en consultante marketing. Je peux donc gérer mon horaire, voyager, être avec mes petits et surtout, surtout, être moins stressée. Je sais que ce roulement financier m’assure une quiétude d’esprit malgré tous les imprévus de la photographie. Je sais aussi que ces projets me permettent d’explorer des facettes de mes compétences que j’avais moi-même oublié tellement mon horaire se résumait à «shoot-retouche-livre tes commandes».
Ainsi, je réalise désormais environ 2 à 4 séances par semaine au lieu de 5 à 8. Le nombre parfait pour que j’aime ce que je fais et que l’envie de réaliser ces mandats y soit à 110%. Depuis, j’ai réellement toujours la passion du métier et je suis heureuse de voir tous mes clients. Je suis zen, je prends plus le temps pour moi. Les jours sans prise de vue, je prépare mes visuels, mes publications, ma rédaction d’articles promotionnels et évidemment, je fais ma retouche. Je travaille d’où je veux, quand je veux.
Alors, oui. Je suis toujours photographe, mais une photographe multidisciplinaire.